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Blog d'information générale sur l'actualité au Burkina Faso

vendredi 2 novembre 2007

FITMO/Festival des arts du Burkina 2007 : le top départ

«L’ouverture du FITMO à tous les arts est totale»

La onzième édition du FITMO à pris son envol. Depuis le jeudi 25 octobre Ouagadougou est la capitale africaine de toutes les disciplines artistiques et ce, jusqu’au 3 novembre prochain. C’est le Ministre de la Culture du Tourisme et de la Communication, Porte-parole du Gouvernement Monsieur Filippe Sawadogo qui a donné le coup d’envoi. Cette édition qui est celle de la maturité est aussi celle de la mutation.

C’est une ambiance assez particulière qu’ont vécu les habitants du secteur 28 ce jeudi après midi.
En effet, venus du Bénin, du Togo, du Niger, de France, d’Haïti, du Congo, de la RDC, de la Guinée et du Burkina Faso, les artistes ont pris d’assaut les artères du quartier Dassasgho. Rassemblés dans leur QG qu’est l’Espace Culturel Gambidi, ils sortent à 16 heures; chacun la pancarte de son pays en main et au rythme de divers instruments de musique se dirigent vers l’ouest. Au croisement de l’Avenue du Musée Nationale et de la Rue des Archives Nationales, le groupe éclate en trois. Un vers le nord, un autre vers l’ouest et le troisième vers le sud. Pendant plus d’une heure d’horloge, ils marchent sous le regard étonné de la population. De retour au QG, ils ont formé un cercle de la «diversité» dans lequel chacun pouvait esquisser quelques pas de danse. Ensuite, place dans la salle de spectacle. Francis Compaoré, la troupe Yankadi, et Bamogo de Nobéré ont la charge de chauffer la salle bondée de monde en attendant l’arrivée des officiels. C’est après le passage du blanc de « Macina » Charly Sidibé, un peu plus dégourdi que les autres jours certainement parce qu’il avait échangé sa gourde de lait contre une calebasse de «tchap» que le Professeur Jean-Pierre GUINGANE a livré son message. L’essentiel de son discours a porté sur le parcours de ce désormais célèbre festival qu’est le FITMO. Après avoir remercié le public et les officiels au rang desquels on pouvait voir Messieurs Baba Hama Délégué Général du FESPACO, Emmanuel Kouela Directeur du Reemdoogo, les Maires de Baskuy et de Nongr-Maassom et Madame Alimata Salambéré, pour leur soutien, il a aussi salué l’engagement des régions qui ont accepté continuer l’aventure tout en souhaitant l’adhésion des autres. Moment fort de ce discours, la minute de silence en hommage aux artistes disparus et dont le combat mérite d’être poursuivi». Le FITMO est désormais une mosaïque et l’artiste togolais désigné pour lire le mot du Président de l’Institut International du Théâtre Monsieur Manfred Beilharz empêché, et qui a tenu à rendre hommage au Professeur Guingané et à son œuvre, l'a montré. Il a invité les artistes de toutes disciplines confondues «armés» des pancartes de leur pays à le rejoindre sur scène pour la lecture du message. Ce fut ensuite au tour de Monsieur Filippe Sawadogo de prendre la parole. Il n’a pas tarit d’éloges à l’endroit du promoteur du festival. Il se rappelle comment dans les années 80 déjà, il avait mis ses relations personnelles au service du département de la culture. Selon Filippe, c'est l'oeuvre de bâtisseur qu'incarne le Professeur qu'il faut saluer. Il a aussi encouragé tous ces hommes de culture à persevérer : « Le développement du théâtre, finalement de tous les arts, c'est aussi la volonté des hommes de faire de ce secteur quelque chose de rentable ». Monsieur le Ministre avant de terminer a tenu à signifier au Professeur, qu'organiser une telle manifestation c'est retirer une épine des pieds du ministère qui peut désormais se consacrer à autre chose. Le festival est grand, tous les discours le disent. Alors souhaitons que la fête soit belle.
David Sanon

La fusion musicale de Dafrakan

La salle de spectacle de l’Espace Culturel Gambidi à vibré vendredi soir au rythme de la danse traditionnelle. Le public qui a accepté attendre durant une heure n’a pas regretté sa patience. Dafrakan, la troupe de Blandine Yaméogo l’actrice, chorégraphe, danseuse et chanteuse a tout simplement séduit. Quelqu’un a dit que «Danser, c’est rendre son mouvement porteur de sens et d’émotion pour un spectateur, que l’on soit seul ou à plusieurs. » C’est ce que Dafrakan a confirmé. Obligée de se produire en moins d’une demi-heure pour un spectacle prévu en 45 minutes, la troupe a pu faire un tour du faso musical et chorégraphique. Ce sont au total 4 chansons et 3 ballets qui ont été savamment exécutés au grand plaisir des spectateurs qui ont bien rendu aux musiciens et aux danseuses leur générosité par des applaudissements nourris. L’originalité de cette troupe qui existe depuis 1996 c’est la fusion musicale qu’elle crée. Du balafon de Orodara à l’ouest au ligangari (tamtam
Gulmace) de l’est en passant par les djembés et autres doundouns, on visite le Faso en restant dans la salle. Dans ses chansons, Blandine traite de questions importantes comme le rôle l’éducation et la nécessité de vivre pleinement sa vie. Sa chanson en mooré accompagnée par du balafon est sublime. Quand les quatre danseuses qui avaient envi d’en faire voir au public, vous exécutent à merveille les pas de danse gulmace, de djembé, et de warba, le rêve de voyage devient réalité. Dafrakan n’est pas la représentante d’une localité du Burkina. Elle a ce mérite d’être nationale ce qui fait d’elle un modèle pour la création d’une identité « burkinabé » : un exemple vivant de la diversité culturelle chère à l’Unesco. Accepter danser comme l’autre c’est déjà l’accepter comme un semblable. Cette troupe vient confirmer les capacités fédératrices de l’art.
Elle sera encore sur scène le 02 novembre dans la commune de Baskuy.

David Sanon