« La musique m’a appelé »
Bassiste, auteur, compositeur, arrangeur et producteur, Sylvain Dando Paré à plus d ‘une corde à son arc. Depuis sa première scène en 1991, il se bat de toutes ses forces malgré les écueils pour rendre à l’instrumentiste la place qu’il mérite. Cet adepte de la musique vivante est un véritable rassembleur.
Sylvain a beaucoup sillonné le Burkina Faso pour raison de service de son papa douanier. Cela enrichit ses compositions aujourd’hui. Il extériorise tous ces sons enfouis en lui depuis sa prime enfance. Il a découvert la musique grâce à son père qui jouait à la guitare. L’ami et collègue de son papa, Seydou Diallo, lui faisait écouter Georges Ouédraogo, Steel Pulse et bien d’autres. C’est ainsi que le virus de la musique le prend. Sylvain est arrivé à basse parce qu’il cassait régulièrement les deux premières cordes de la guitare. Aujourd’hui, il fait parti des meilleurs bassistes de la sous région. Qui ne se rappelle pas de ses notes et arrangement sur le titre « Bétaro » de Djata Ilebou ?
Tout n’a pourtant pas été facile pour ce monsieur au sourire contagieux. Troisième fils d’une famille qui en compte sept, Sylvain a quitté les siens et l’école à l’age de 16 ans à la suite du dégagement de son père sous la Révolution. Il avait peur de voir un jour l’équilibre d’une famille qu’il avait connu harmonieuse s’ébranler. Refusant de devenir délinquant, il part à la rencontre avec lui même. « C’est ainsi que la musique m’appelé » dit-il.
Sylvain a été à la base de la création de nombreux groupes musicaux. Mais il est chagriné de voir ces groupes se décomposer chaque fois qu’un membre part avec une femme blanche, croyant avoir trouver la solution. Il est peiné de voir tous ces instrumentistes de talents incapables de construire ensemble : « Nous avons créer trop de groupes qui, sans ambitions ne sont pas arrivés à aller au bout de leurs rêves ».
En plus de tous les grands noms de la musique burkinabé qu’il a accompagnés, il a aussi joué avec Irénée Granier (Italie) et l’immense percussionniste Indien Achiva Mani. Ceux qui ont fréquenté le village du festival cette année, ont dû voir ce monsieur tutoyer la guitare basse tous les soirs avec dextérité.
La plus belle chose qui lui soit arrivée depuis le début de sa carrière en 1991, c’est sa rencontre avec Etienne M’Bappé cet icône camerounaise de la basse. Sylvain veut jouer un jour comme Etienne qui lui a d’ailleurs donné sa guitare estampillée à son nom. Il est prêt à dire à qui veut l’entendre que « Le Burkina Faso est plein d’instrumentistes de talent. Le Ministère de la culture pourrait décider de lancer la carrière internationale de 5 artistes chaque 2 ans. Cela serait plus profitable à la musique burkinabé que ce qui se passe aujourd’hui ». Selon lui si les gens sont moins pressés et s’il y’a plus de résidences de création, notre musique connaîtra un bel essor. En plus des plats comme le to et le haricot qu’il affectionne, Sylvain aime combiner les instruments traditionnels des terroirs goin, bwa, san et gulmace qu’il connaît bien. Il veut aussi conquérir la planète. Car comme il le dit « un artiste qui ne tourne pas, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas ».
Père d’un enfant, Sylvain est un cœur à prendre, car la basse, la nage et les causeries entre amis qu’il aime n’ont pas pris tout son cœur. Avis aux intéressées.
Il a donné un spectacle jeudi 22 mai dernier au Jardin de la musique Reemdoogo, en hommage à son père et Seydou Diallo qui ont semé en lui le germe de la musique. Tout cela en attendant la sortie du premier album qu’il dirige en tant que producteur.
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Blog d'information générale sur l'actualité au Burkina Faso
mardi 27 janvier 2009
vendredi 23 janvier 2009
Obscur Jaffar : « L’Afrikslam parle au nom de l’Afrique »
Entretien réalisé par Hamidou Valian
Samedi 17 janvier, Afrikslam, la locomotive de la scène slam burkinabé était en concert au Centre Culturel Français/Georges Méliès à Ouagadougou. Le slam est devenu la discipline phare du mouvement hip hop local. Obscur Jaffar, membre du groupe, livre ses impressions d’après spectacle.
Planète Culture : Après avoir assuré la première partie de rappeurs tels que Oxmo Puccino et Disiz La Peste, vous avez aujourd'hui une scène qui vous est entièrement offerte. Comment avez-vous préparé le spectacle?
Obscur Jaffar : On l'a préparé comme on l'a ressenti dans le moment et avec toute la réalité qu'on a vécue. Ce que je peux dire, c'est que nous avons a misé à fond dans le travail comme on l'a toujours fait, et c'était super bien.
Planète Culture : Comment est-ce que vous vous êtes organisés pour les compositions?
Obscur Jaffar : Dans un groupe il faut quelqu'un qui tienne un papier, qui note et règle tout. Donc moi j'avais le papier et je notais les idées, les propositions de texte, les corrections, les suggestions etc. Chacun écrivait son texte et ensemble, on essayait de le modeler. Car nous partons d'une individualité vers une collectivité. Et c'est vrai que L'Afrikslam c'est une collectivité. Mais quand il y'a un texte, c'est un personnage principal qui est mis en avant. Les autres participent pour l'ambiance, les réponses, les affirmations, les conformations etc.
Planète Culture : Comment est-ce que vous avez trouvé la réaction du public, vu que le slam est considéré comme un style nouveau au Faso ?
Obscur Jaffar : Après le concert on a eu des retours. Le public a bien reçu le spectacle. Il a bien compris le spectacle et ça ne peut que faire plaisir et donner de la force pour travailler davantage. C’était au CCF ! Un endroit réputé fréquenté que par des Blancs ! Mais ce soir là, il y’avait bien plus de Noirs que de Blancs.
Planète Culture : On l’a remarqué avec un peu de regrets, Wilfried de Paul qui a commencé avec vous, n’était pas à vos cotés sur scène. Qu’est-ce qui explique cela ?
Obscur Jaffar : Dans L’Afrikslam chacun a une responsabilité et quand tu n’assumes pas la tienne, c’est le banc de touche que tu prends. Ça peut être volontaire ou, je ne vais pas dire une sanction, mais marcher à l’épaule cassée ce n’est pas bon. Willy a décidé de prendre son chemin parce qu’avant L’Afrikslam chacun faisait son truc. L'Afrikslam peut être perçu comme un délire, c'est une expérience et beaucoup plus un esprit. Aujourd'hui L'Afrikslam c'est Busta, S-prix, KPG et Obscur Jaffar mais dans deux mois qui sait? Qui va représenter L’Afrikslam et parler au nom de l’Afrique ? Actuellement nous sommes quatre à le faire mais notre souhait est que demain nos petits reprennent le flambeau.
Planète Culture : Le groupe existe depuis pas mal de temps déjà, mais toujours pas de production discographique. Est-ce que vous prévoyez quelque chose dans ce sens ?
Obscur Jaffar : On fera la discographie pour que les gens aient de la matière chez eux afin de pouvoir l’écouter. Mais ce qui compte le plus pour nous, ce sont les performances et les prestations en live. Cela nous permet de communiquer avec le public en communion. Sinon nous enregistrons depuis l’été dernier et ce sera bientôt prêt.
Planète Culture : Tu peux nous en dire un peu plus ?
Obscur Jaffar : Ce que je peux dire c’est par rapport à la coloration. Il y’aura de l’accordéon, de la flûte, beaucoup de travail vocal ainsi qu’au niveau des textes, de la percussion corporelle etc.
Planète Culture : Certains le définissent le slam comme de la poésie urbaine, d’autres comme un carrefour où on trouve un peu de tout. Que dit Obscur Jaffar ?
Obscur Jaffar : C’est de la poésie tout court ! C’est un art, un travail avec des lettres, des mots. Le slam c’est un carrefour où on rencontre différents genres : rap, théâtre, conte, comédie. D’ailleurs dans L’Afrikslam on des rappeurs, un conteur comique, des chanteurs et chacun apporte ce qu’il a.
Planète Culture : Penses-tu que cette discipline ait un avenir au Burkina Faso ?
Obscur Jaffar : C’est clair ! Moi je fais du slam et il faut que le slam ait un avenir, sinon moi-même je n’en ai pas. Les slameurs de L’Afrikslam qui parlent au nom de l’Afrique non plus, et par conséquent c’est l’Afrique qui n’a pas d’avenir. Nous nous essayons avec notre slam de donner de l’espoir au continent africain et permettre aux gens de percevoir un avenir.
Planète Culture : Vous avez entamé 2009 avec un concert, est-ce qu’on doit s’attendre à d’autres concerts au cours de la nouvelle année ?
Obscur Jaffar : On souhaite que les organisateurs de spectacles nous donnent la main pour qu'on travaille ensemble. Depuis qu'on a décidé de travailler avec les mots, de faire de l'art, on le fait. Mais organiser des spectacles ce n'est pas tout à fait notre travail. Cela dit, nous n’allons pas attendre que quelqu'un nous donne une salle pour organiser un spectacle. On en organisera quand on le voudra en fonction de l'urgence du moment. Car le travail artistique c’est bien mais avant tout, il y'a l'urgence de dire ce qu'on vit.
Samedi 17 janvier, Afrikslam, la locomotive de la scène slam burkinabé était en concert au Centre Culturel Français/Georges Méliès à Ouagadougou. Le slam est devenu la discipline phare du mouvement hip hop local. Obscur Jaffar, membre du groupe, livre ses impressions d’après spectacle.
Planète Culture : Après avoir assuré la première partie de rappeurs tels que Oxmo Puccino et Disiz La Peste, vous avez aujourd'hui une scène qui vous est entièrement offerte. Comment avez-vous préparé le spectacle?
Obscur Jaffar : On l'a préparé comme on l'a ressenti dans le moment et avec toute la réalité qu'on a vécue. Ce que je peux dire, c'est que nous avons a misé à fond dans le travail comme on l'a toujours fait, et c'était super bien.
Planète Culture : Comment est-ce que vous vous êtes organisés pour les compositions?
Obscur Jaffar : Dans un groupe il faut quelqu'un qui tienne un papier, qui note et règle tout. Donc moi j'avais le papier et je notais les idées, les propositions de texte, les corrections, les suggestions etc. Chacun écrivait son texte et ensemble, on essayait de le modeler. Car nous partons d'une individualité vers une collectivité. Et c'est vrai que L'Afrikslam c'est une collectivité. Mais quand il y'a un texte, c'est un personnage principal qui est mis en avant. Les autres participent pour l'ambiance, les réponses, les affirmations, les conformations etc.
Planète Culture : Comment est-ce que vous avez trouvé la réaction du public, vu que le slam est considéré comme un style nouveau au Faso ?
Obscur Jaffar : Après le concert on a eu des retours. Le public a bien reçu le spectacle. Il a bien compris le spectacle et ça ne peut que faire plaisir et donner de la force pour travailler davantage. C’était au CCF ! Un endroit réputé fréquenté que par des Blancs ! Mais ce soir là, il y’avait bien plus de Noirs que de Blancs.
Planète Culture : On l’a remarqué avec un peu de regrets, Wilfried de Paul qui a commencé avec vous, n’était pas à vos cotés sur scène. Qu’est-ce qui explique cela ?
Obscur Jaffar : Dans L’Afrikslam chacun a une responsabilité et quand tu n’assumes pas la tienne, c’est le banc de touche que tu prends. Ça peut être volontaire ou, je ne vais pas dire une sanction, mais marcher à l’épaule cassée ce n’est pas bon. Willy a décidé de prendre son chemin parce qu’avant L’Afrikslam chacun faisait son truc. L'Afrikslam peut être perçu comme un délire, c'est une expérience et beaucoup plus un esprit. Aujourd'hui L'Afrikslam c'est Busta, S-prix, KPG et Obscur Jaffar mais dans deux mois qui sait? Qui va représenter L’Afrikslam et parler au nom de l’Afrique ? Actuellement nous sommes quatre à le faire mais notre souhait est que demain nos petits reprennent le flambeau.
Planète Culture : Le groupe existe depuis pas mal de temps déjà, mais toujours pas de production discographique. Est-ce que vous prévoyez quelque chose dans ce sens ?
Obscur Jaffar : On fera la discographie pour que les gens aient de la matière chez eux afin de pouvoir l’écouter. Mais ce qui compte le plus pour nous, ce sont les performances et les prestations en live. Cela nous permet de communiquer avec le public en communion. Sinon nous enregistrons depuis l’été dernier et ce sera bientôt prêt.
Planète Culture : Tu peux nous en dire un peu plus ?
Obscur Jaffar : Ce que je peux dire c’est par rapport à la coloration. Il y’aura de l’accordéon, de la flûte, beaucoup de travail vocal ainsi qu’au niveau des textes, de la percussion corporelle etc.
Planète Culture : Certains le définissent le slam comme de la poésie urbaine, d’autres comme un carrefour où on trouve un peu de tout. Que dit Obscur Jaffar ?
Obscur Jaffar : C’est de la poésie tout court ! C’est un art, un travail avec des lettres, des mots. Le slam c’est un carrefour où on rencontre différents genres : rap, théâtre, conte, comédie. D’ailleurs dans L’Afrikslam on des rappeurs, un conteur comique, des chanteurs et chacun apporte ce qu’il a.
Planète Culture : Penses-tu que cette discipline ait un avenir au Burkina Faso ?
Obscur Jaffar : C’est clair ! Moi je fais du slam et il faut que le slam ait un avenir, sinon moi-même je n’en ai pas. Les slameurs de L’Afrikslam qui parlent au nom de l’Afrique non plus, et par conséquent c’est l’Afrique qui n’a pas d’avenir. Nous nous essayons avec notre slam de donner de l’espoir au continent africain et permettre aux gens de percevoir un avenir.
Planète Culture : Vous avez entamé 2009 avec un concert, est-ce qu’on doit s’attendre à d’autres concerts au cours de la nouvelle année ?
Obscur Jaffar : On souhaite que les organisateurs de spectacles nous donnent la main pour qu'on travaille ensemble. Depuis qu'on a décidé de travailler avec les mots, de faire de l'art, on le fait. Mais organiser des spectacles ce n'est pas tout à fait notre travail. Cela dit, nous n’allons pas attendre que quelqu'un nous donne une salle pour organiser un spectacle. On en organisera quand on le voudra en fonction de l'urgence du moment. Car le travail artistique c’est bien mais avant tout, il y'a l'urgence de dire ce qu'on vit.
mercredi 21 janvier 2009
Logement au Burkina : L’Etat va-t-il contrôler les loyers ?
L’Assemblée nationale a adopté le 20 novembre 2008, une loi régissant la promotion immobilière au Burkina. Présentée par le député Oumarou Paré au nom de la Commission du développement économique et de l’environnement, (CODE), cette nouvelle loi qui a été votée à l’unanimité des députés vient combler un vide juridique en matière de promotion immobilière dans notre pays.
En clair, elle vise à susciter une sorte de "boom du logement" au Burkina, en accordant un certain nombre d’avantages fiscaux et fonciers aux agences privées de promotion immobilière, à les inciter à davantage s’investir dans la construction de logements sociaux. Pour le ministre Vincent T. Dabilgou qui a défendu le projet de loi à l’hémicycle, il s’agit d’accroître l’offre de logements, pour faire face à la "pression de la demande". Mais déjà, la nouvelle loi, telle que votée par la représentation nationale, n’est pas vue d’un bon oeil par certaines agences immobilières qui redoutent la création à la pelle "d’agences accidentelles".
Plus de la moitié de la population mondiale vit en ville, depuis le début du XXIe siècle. Et cette urbanisation évolue de façon exponentielle et irréversible, avec son corollaire de difficultés. En toile de fond, l’on a la question du logement. A l’instar de la plupart des pays africains, le Burkina est dans l’ère de cette urbanisation galopante. Et la situation s’annonce plus préoccupante à l’orée des deux prochaines décennies. Car des études prospectives indiquent qu’à l’horizon 2030, plus de 3 millions de Burkinabè vivront dans la seule ville de Ouagadougou, et plus d’un million à Bobo Dioulasso, la seconde ville du pays.
Avec une telle population, la problématique du logement va s’ériger en difficulté majeure pour les citadins, et en casse-tête chinois pour l’Etat à qui échoit le devoir de satisfaire les besoins en logements accessibles à toutes les couches de la population urbaine. Il y a quelques années, le gouvernement burkinabè avait entrepris des lotissements massifs, la réalisation de cités résidentielles, la production de parcelles viabilisées, etc., dans l’optique de répondre aux besoins en logements qui se posent aujourd’hui.
Mais le constat est que ces efforts sont restés en deçà des besoins des populations qui éprouvent toujours des difficultés à se trouver un logement décent. D’où la nécessité de libéraliser le secteur immobilier, voire encourager l’implication des promoteurs privés capables d’appuyer l’Etat dans l’accroissement de l’offre de logements. Jusqu’en novembre 2008, les agences immobilières relevant du secteur privé exerçaient sans un véritable encadrement juridique, ce qui a engendré une confusion dans l’exercice de l’activité. Avec la nouvelle politique de promotion immobilière, il s’est avéré important et prioritaire que le marché immobilier burkinabè soit régi par des lois et des mécanismes de fonctionnement précis.
C’est à cette fin que le gouvernement a, de concert avec l’ensemble des acteurs du secteur, élaboré un projet de loi soumis à l’Assemblée nationale, dont l’esprit et la lettre visent l’éradication des facteurs entravant l’émergence véritable de l’activité de promotion immobilière. En favorisant l’émergence de structures conséquentes agissant dans le secteur de la promotion immobilière, cette nouvelle loi qui a été présentée à l’hémicycle et adoptée le 20 novembre dernier à l’unanimité des députés, vise à offrir aux populations des logements et un cadre de vie décents. En même temps, elle précise les conditions d’exercice des activités de promotion immobilière et définit les conditions de production du logement social.
Avantages fiscaux et fonciers aux agences
En clair, la nouvelle loi accorde un certain nombre d’avantages fiscaux et fonciers aux promoteurs d’agences immobilières. "C’est du social", résume Yombi Ouédraogo, juriste au ministère de l’Habitat et de l’urbanisme, qui indique que le contexte d’avant ne permettait pas aux petits opérateurs économiques d’exercer dans l’immobilier en raison des impôts, des taxes et surtout du coût très élevé des parcelles. L’article 30 de la nouvelle loi sur l’immobilier accorde une minoration du prix du terrain du domaine foncier de l’Etat ou de ses démembrements aux sociétés de promotion immobilière. Les modalités d’octroi de cette minoration, ainsi que l’indique l’article 35, sont régies par un décret pris en Conseil des ministres.
L’on retient toutefois que le taux de la minoration varie en fonction du lieu d’investissement et est dégressif en fonction de l’importance de la ville. Toujours au titre des avantages spécifiques, la loi accorde aux promoteurs immobiliers une exonération fiscale substantielle et un allégement de taxes sur les principaux matériaux de construction dont la liste est précisée par arrêté conjoint des ministres en charge de l’Habitat, des Finances et du Commerce. L’éligibilité des promoteurs immobiliers aux avantages ci-dessus cités (dont les modalités d’attribution sont à déterminer par un décret pris en Conseil des ministres), est subordonnée, entre autres conditionnalités, au respect du pourcentage de logements sociaux à réaliser ; un pourcentage qui est lui aussi déterminé par les ministères en charge de l’Habitat, de l’Action sociale, de l’Administration territoriale et des Finances.
La nouvelle loi prévoit, à son article 37, des sanctions fermes contre les promoteurs immobiliers qui se seraient rendus coupables de détournement des avantages accordés. Il s’agit notamment du retrait d’agrément et de la suspension desdits avantages. Les projets immobiliers approuvés par le gouvernement feront l’objet de mécanismes appropriés de suivi et de contrôle par les structures appropriées tel que le Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP). La direction de la promotion de l’Habitat et du logement créée au sein du ministère de l’Habitat est chargée de valider les études techniques de promoteurs immobiliers et de suivre la qualité de la réalisation des constructions sur le terrain. Une loi régissant la promotion immobilière au pays des Hommes intègres est ainsi adoptée. Il était temps, serait-on tenté de dire.
Car dans la sous-région, le Burkina n’est pas pionnier dans le domaine, selon le directeur des études et de la planification (DEP) du ministère de l’Habitat. Léon Paul Toé précise même que notre pays est largement en retard par rapport à ses voisins tels que la Côte d’Ivoire, le Bénin le Sénégal, et surtout le Mali dont l’expérience aurait beaucoup inspiré l’élaboration du projet de loi sur la promotion immobilière au Faso. Au Mali, sont déjà constituées plus d’une soixantaine de sociétés immobilières réunies au sein d’une fédération, à en croire le DEP du ministère de l’Habitat. Mais chez nous, on n’en connaît que quelques-unes, à peine une dizaine, peut-être moins. Il n’y a même pas de chiffres officiels, car celles-ci ont jusque-là évolué dans l’informel, sans le moindre encadrement juridique, et ont de fait presque échappé au contrôle de l’Etat. Parmi elles, il y a l’agence AZIMO (Aliz immobilier SA) qui s’investit depuis des années, dans la production de "logements économiques" de moyen et de haut standing destinés à la vente au comptant ou par voie de contrat de location-vente.
Le directeur des affaires juridiques, du recouvrement et du contentieux de cette société, Karim Ouattara, salue l’adoption de la nouvelle loi, mais y voit une porte ouverte vers la création de "sociétés immobilières accidentelles". "Ce n’est pas parce qu’on n’a rien à faire avec son argent qu’il faut, par le biais de la nouvelle loi, et au regard des droits qu’elle confère, faire de l’immobilier un domaine d’investissement", prévient-il. Pour lui, il aurait plutôt fallu consolider les sociétés existantes qui sont déjà pétries d’expérience, afin qu’elles puissent apporter leur expertise qui n’est pas négligeable. "Avec l’ouverture qu’offre la loi sur la promotion immobilière, regrette-t-il, l’on court le risque d’en arriver à l’avènement de la débrouillardise dans l’immobilier, avec à la clef, la production de logements en banco".
Comme solutions à l’augmentation de l’offre du logement, M. Ouattara propose la privatisation des opérations de lotissement. Cela aurait permis, d’après lui, d’éviter les arnaques, et les mouvements de mécontentements que suscitent les opérations de lotissement dans les villes du Burkina. En outre, il faut noter que dans la politique nationale de l’habitat et du développement urbain, adoptée en Conseil des ministres le 7 mai 2008, il est prévu une assistance technique à l’auto-construction et aux acteurs du logement locatif. Cela se fera à travers la mise à disposition de plans types et un appui-conseil dans toutes les étapes d’exécution des projets de logements, notamment locatifs. Il est en outre prévu la mise à jour d’indicateurs sur le logement ainsi que le suivi de l’évolution des prix dans les domaines du logement.
Par Paul-Miki ROAMBA
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La nouvelle loi vue par le ministre Vincent T. Dabilgou
"Nous sommes dans un contexte marqué par une pression de la demande de logement, avec une offre très insuffisante. Or, comme vous le savez, la question de l’habitat est d’une très grande importance, c’est un enjeu majeur de lutte contre la pauvreté et de cohésion sociale. L’adoption de la loi régissant la promotion immobilière dans notre pays va accroître l’offre de logement. Le gouvernement a lancé un programme "10 000 logements sociaux" qui s’intéresse spécifiquement aux ménages les plus faibles, parce que c’est du social. Mais le gouvernement à lui tout seul ne peut pas satisfaire la demande. C’est pourquoi il faut créer les conditions pour que le privé puisse appuyer les actions portées par le gouvernement, dans le cadre un bon partenariat public-privé. C’est pourquoi cette loi vise à inciter véritablement l’ensemble des opérateurs économiques qui veulent s’organiser mais qui faisaient face à un vide juridique, organisationnel et réglementaire. Je suis donc satisfait et persuadé que cette loi va créer des conditions pour l’émergence du secteur privé dans le domaine immobilier, à même de pouvoir appuyer les efforts du gouvernement pour satisfaire l’offre par rapport à une demande de plus en plus exigeante et de plus en plus diversifiée sur l’ensemble du pays".
Le parc de logement du Burkina
De source proche du ministère de l’Habitat, le parc du logement au Burkina est constitué à plus de 90% par l’auto-construction. A ce jour, le nombre de logements produits par l’Etat est estimé à 5 000. A côté de cela, il y a la contribution des promoteurs privés qui est estimée à environ 4000 logements. En matière d’offre actuelle, on peut citer le programme "10 000 logements sociaux" en cours de réalisation ainsi que d’autres projets initiés par certains promoteurs privés.
Où en est-on avec les 10 000 logements sociaux ?
La campagne d’inscription au programme 10 000 logements sociaux qui s’est déroulée de janvier à avril 2008 a permis d’enregistrer exactement 28 189 souscriptions sur l’ensemble du territoire national. Le 12 juillet 2008, 144 logements de la tranche pilote ont été attribués. Avec l’affectation budgétaire annuelle de 2 milliards de F CFA, les travaux de construction de 264 logements sont en cours à Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Fada N’Gourma et Koudougou. Le taux d’exécution des chantiers était estimé à plus de 70% en fin décembre 2008. La tranche 2009 concernera la construction de 3000 logements dans tous les chefs-lieux de région. Les sites pour la réalisation de ces logements sont déjà identifiés et les premiers appels d’offres seront lancés en janvier 2009.
Propos recueillis par Paul-Miki ROAMBA
Le Pays
En clair, elle vise à susciter une sorte de "boom du logement" au Burkina, en accordant un certain nombre d’avantages fiscaux et fonciers aux agences privées de promotion immobilière, à les inciter à davantage s’investir dans la construction de logements sociaux. Pour le ministre Vincent T. Dabilgou qui a défendu le projet de loi à l’hémicycle, il s’agit d’accroître l’offre de logements, pour faire face à la "pression de la demande". Mais déjà, la nouvelle loi, telle que votée par la représentation nationale, n’est pas vue d’un bon oeil par certaines agences immobilières qui redoutent la création à la pelle "d’agences accidentelles".
Plus de la moitié de la population mondiale vit en ville, depuis le début du XXIe siècle. Et cette urbanisation évolue de façon exponentielle et irréversible, avec son corollaire de difficultés. En toile de fond, l’on a la question du logement. A l’instar de la plupart des pays africains, le Burkina est dans l’ère de cette urbanisation galopante. Et la situation s’annonce plus préoccupante à l’orée des deux prochaines décennies. Car des études prospectives indiquent qu’à l’horizon 2030, plus de 3 millions de Burkinabè vivront dans la seule ville de Ouagadougou, et plus d’un million à Bobo Dioulasso, la seconde ville du pays.
Avec une telle population, la problématique du logement va s’ériger en difficulté majeure pour les citadins, et en casse-tête chinois pour l’Etat à qui échoit le devoir de satisfaire les besoins en logements accessibles à toutes les couches de la population urbaine. Il y a quelques années, le gouvernement burkinabè avait entrepris des lotissements massifs, la réalisation de cités résidentielles, la production de parcelles viabilisées, etc., dans l’optique de répondre aux besoins en logements qui se posent aujourd’hui.
Mais le constat est que ces efforts sont restés en deçà des besoins des populations qui éprouvent toujours des difficultés à se trouver un logement décent. D’où la nécessité de libéraliser le secteur immobilier, voire encourager l’implication des promoteurs privés capables d’appuyer l’Etat dans l’accroissement de l’offre de logements. Jusqu’en novembre 2008, les agences immobilières relevant du secteur privé exerçaient sans un véritable encadrement juridique, ce qui a engendré une confusion dans l’exercice de l’activité. Avec la nouvelle politique de promotion immobilière, il s’est avéré important et prioritaire que le marché immobilier burkinabè soit régi par des lois et des mécanismes de fonctionnement précis.
C’est à cette fin que le gouvernement a, de concert avec l’ensemble des acteurs du secteur, élaboré un projet de loi soumis à l’Assemblée nationale, dont l’esprit et la lettre visent l’éradication des facteurs entravant l’émergence véritable de l’activité de promotion immobilière. En favorisant l’émergence de structures conséquentes agissant dans le secteur de la promotion immobilière, cette nouvelle loi qui a été présentée à l’hémicycle et adoptée le 20 novembre dernier à l’unanimité des députés, vise à offrir aux populations des logements et un cadre de vie décents. En même temps, elle précise les conditions d’exercice des activités de promotion immobilière et définit les conditions de production du logement social.
Avantages fiscaux et fonciers aux agences
En clair, la nouvelle loi accorde un certain nombre d’avantages fiscaux et fonciers aux promoteurs d’agences immobilières. "C’est du social", résume Yombi Ouédraogo, juriste au ministère de l’Habitat et de l’urbanisme, qui indique que le contexte d’avant ne permettait pas aux petits opérateurs économiques d’exercer dans l’immobilier en raison des impôts, des taxes et surtout du coût très élevé des parcelles. L’article 30 de la nouvelle loi sur l’immobilier accorde une minoration du prix du terrain du domaine foncier de l’Etat ou de ses démembrements aux sociétés de promotion immobilière. Les modalités d’octroi de cette minoration, ainsi que l’indique l’article 35, sont régies par un décret pris en Conseil des ministres.
L’on retient toutefois que le taux de la minoration varie en fonction du lieu d’investissement et est dégressif en fonction de l’importance de la ville. Toujours au titre des avantages spécifiques, la loi accorde aux promoteurs immobiliers une exonération fiscale substantielle et un allégement de taxes sur les principaux matériaux de construction dont la liste est précisée par arrêté conjoint des ministres en charge de l’Habitat, des Finances et du Commerce. L’éligibilité des promoteurs immobiliers aux avantages ci-dessus cités (dont les modalités d’attribution sont à déterminer par un décret pris en Conseil des ministres), est subordonnée, entre autres conditionnalités, au respect du pourcentage de logements sociaux à réaliser ; un pourcentage qui est lui aussi déterminé par les ministères en charge de l’Habitat, de l’Action sociale, de l’Administration territoriale et des Finances.
La nouvelle loi prévoit, à son article 37, des sanctions fermes contre les promoteurs immobiliers qui se seraient rendus coupables de détournement des avantages accordés. Il s’agit notamment du retrait d’agrément et de la suspension desdits avantages. Les projets immobiliers approuvés par le gouvernement feront l’objet de mécanismes appropriés de suivi et de contrôle par les structures appropriées tel que le Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP). La direction de la promotion de l’Habitat et du logement créée au sein du ministère de l’Habitat est chargée de valider les études techniques de promoteurs immobiliers et de suivre la qualité de la réalisation des constructions sur le terrain. Une loi régissant la promotion immobilière au pays des Hommes intègres est ainsi adoptée. Il était temps, serait-on tenté de dire.
Car dans la sous-région, le Burkina n’est pas pionnier dans le domaine, selon le directeur des études et de la planification (DEP) du ministère de l’Habitat. Léon Paul Toé précise même que notre pays est largement en retard par rapport à ses voisins tels que la Côte d’Ivoire, le Bénin le Sénégal, et surtout le Mali dont l’expérience aurait beaucoup inspiré l’élaboration du projet de loi sur la promotion immobilière au Faso. Au Mali, sont déjà constituées plus d’une soixantaine de sociétés immobilières réunies au sein d’une fédération, à en croire le DEP du ministère de l’Habitat. Mais chez nous, on n’en connaît que quelques-unes, à peine une dizaine, peut-être moins. Il n’y a même pas de chiffres officiels, car celles-ci ont jusque-là évolué dans l’informel, sans le moindre encadrement juridique, et ont de fait presque échappé au contrôle de l’Etat. Parmi elles, il y a l’agence AZIMO (Aliz immobilier SA) qui s’investit depuis des années, dans la production de "logements économiques" de moyen et de haut standing destinés à la vente au comptant ou par voie de contrat de location-vente.
Le directeur des affaires juridiques, du recouvrement et du contentieux de cette société, Karim Ouattara, salue l’adoption de la nouvelle loi, mais y voit une porte ouverte vers la création de "sociétés immobilières accidentelles". "Ce n’est pas parce qu’on n’a rien à faire avec son argent qu’il faut, par le biais de la nouvelle loi, et au regard des droits qu’elle confère, faire de l’immobilier un domaine d’investissement", prévient-il. Pour lui, il aurait plutôt fallu consolider les sociétés existantes qui sont déjà pétries d’expérience, afin qu’elles puissent apporter leur expertise qui n’est pas négligeable. "Avec l’ouverture qu’offre la loi sur la promotion immobilière, regrette-t-il, l’on court le risque d’en arriver à l’avènement de la débrouillardise dans l’immobilier, avec à la clef, la production de logements en banco".
Comme solutions à l’augmentation de l’offre du logement, M. Ouattara propose la privatisation des opérations de lotissement. Cela aurait permis, d’après lui, d’éviter les arnaques, et les mouvements de mécontentements que suscitent les opérations de lotissement dans les villes du Burkina. En outre, il faut noter que dans la politique nationale de l’habitat et du développement urbain, adoptée en Conseil des ministres le 7 mai 2008, il est prévu une assistance technique à l’auto-construction et aux acteurs du logement locatif. Cela se fera à travers la mise à disposition de plans types et un appui-conseil dans toutes les étapes d’exécution des projets de logements, notamment locatifs. Il est en outre prévu la mise à jour d’indicateurs sur le logement ainsi que le suivi de l’évolution des prix dans les domaines du logement.
Par Paul-Miki ROAMBA
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La nouvelle loi vue par le ministre Vincent T. Dabilgou
"Nous sommes dans un contexte marqué par une pression de la demande de logement, avec une offre très insuffisante. Or, comme vous le savez, la question de l’habitat est d’une très grande importance, c’est un enjeu majeur de lutte contre la pauvreté et de cohésion sociale. L’adoption de la loi régissant la promotion immobilière dans notre pays va accroître l’offre de logement. Le gouvernement a lancé un programme "10 000 logements sociaux" qui s’intéresse spécifiquement aux ménages les plus faibles, parce que c’est du social. Mais le gouvernement à lui tout seul ne peut pas satisfaire la demande. C’est pourquoi il faut créer les conditions pour que le privé puisse appuyer les actions portées par le gouvernement, dans le cadre un bon partenariat public-privé. C’est pourquoi cette loi vise à inciter véritablement l’ensemble des opérateurs économiques qui veulent s’organiser mais qui faisaient face à un vide juridique, organisationnel et réglementaire. Je suis donc satisfait et persuadé que cette loi va créer des conditions pour l’émergence du secteur privé dans le domaine immobilier, à même de pouvoir appuyer les efforts du gouvernement pour satisfaire l’offre par rapport à une demande de plus en plus exigeante et de plus en plus diversifiée sur l’ensemble du pays".
Le parc de logement du Burkina
De source proche du ministère de l’Habitat, le parc du logement au Burkina est constitué à plus de 90% par l’auto-construction. A ce jour, le nombre de logements produits par l’Etat est estimé à 5 000. A côté de cela, il y a la contribution des promoteurs privés qui est estimée à environ 4000 logements. En matière d’offre actuelle, on peut citer le programme "10 000 logements sociaux" en cours de réalisation ainsi que d’autres projets initiés par certains promoteurs privés.
Où en est-on avec les 10 000 logements sociaux ?
La campagne d’inscription au programme 10 000 logements sociaux qui s’est déroulée de janvier à avril 2008 a permis d’enregistrer exactement 28 189 souscriptions sur l’ensemble du territoire national. Le 12 juillet 2008, 144 logements de la tranche pilote ont été attribués. Avec l’affectation budgétaire annuelle de 2 milliards de F CFA, les travaux de construction de 264 logements sont en cours à Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Fada N’Gourma et Koudougou. Le taux d’exécution des chantiers était estimé à plus de 70% en fin décembre 2008. La tranche 2009 concernera la construction de 3000 logements dans tous les chefs-lieux de région. Les sites pour la réalisation de ces logements sont déjà identifiés et les premiers appels d’offres seront lancés en janvier 2009.
Propos recueillis par Paul-Miki ROAMBA
Le Pays
samedi 17 janvier 2009
Adieu Paris
Une formidable orchestration
A l'entrée de la salle de spectacle, vous êtes accueilli par la voix mélancolique d'un rasta chantant « Jah Rastafari ». Plus loin c'est l'impressionnant Yerbanga Lucien dans le rôle de Yombo qui vous accueille. Enchaîné à deux barres de fer, ses yeux ne clignotent pas, on croirait avoir à faire à une statut. La scène sous forme de barque cache mal la Tour Eiffel au fond de la scène. Le décor est planté. Il s'agit encore d'une histoire France-Afrique, sauf qu'ici il ne s'agit pas là d'être politiquement correct. Il s'agit de faire ses adieux à Paris après avoir subit toutes sortes d'humiliations généralement dues aux préjugés persistants aussi bien chez ceux qui reçoivent que ceux qui sont reçus.
Il faut dire que Abidine a vraiment trouvé, dans la mise en scène formidable de sa comédie musicale, une manière originale de parler de ces questions qui font mal.
L'histoire : jadis tranquille avec ses divinités, l'Afrique sera déchirée par sa rencontre avec l'Europe. Certains de ses fils aveuglés par la cupidité et le gain facile pillent et vendent leurs frères et les richesses culturelles. Ses divinités dont Yombo, improprement appelées « fétiches » deviennent des objets de contemplation dans les musées occidentaux tandis que Dieu des « blancs » s'installe pour longtemps. Petit à petit, le gaulois devient ancêtre des africains. L'Afrique partagée entre aide, soutien et conflits d'intérêts divers, devient le nid de tous les maux de la terre. Sa jeunesse se tourne vers l'eldorado européen qui au fil du temps se révèle être l'enfer. Fatigués, ils vivent un autre déchirement, celui du difficile retour vers la terre mère. Le sacré est spacio-temporel et Yombo parti longtemps avec l'arrivée des blancs doit retourner dans « son milieu naturel » malgré les pénible souvenir de ceux qui l'ont trahi. Cependant, le plus dur pour lui reste la conquête du cœur de toutes ces générations nées après lui. Retour vers la source, mais quelle source ? Les frontières sont de nouvelles réalités qui rendent compliquées la réconciliation entre les enfants et leur « mère Afrique » dont on les a trop tôt sevrés vers une mère qui n'a pas su leur donner la douceur tant miroitée.
Yambo ne rêve que d'une seule résidence. Celle qui pourrait colmater les fissures encore brûlantes appelées frontières et qui sont la cause de bon nombre de malheurs de ses enfants. Cette résidence, c'est le cœur de chacun des fils de la terre mère Afrique.
Cette histoire est rendu digeste grâce à Ouadraogo Aziz ( Francois), Minoungou Noel ( Michael Bigas), Guiguemdé Jean Paul ( Mamadou), et surtout de l'époustouflante Kaboré Safoura ( Miss Eldine) qui va allègrement du rôle de la vieille chinoise à celui de la vieille mossi en passant par celui de l'africaine révoltée et de la fillette harcelée. Il faut dire que ces acteurs ont maîtrisé leur texte et ont su le rendre pour le plaisir des spectateurs qui le leur ont rendu par des applaudissements.
Tout cela au rythme du « ligangari » (tam-tam gulmace) et d'autres tambours. Des percussions qui éveillent beaucoup de souvenirs enfouis dans la mémoire lointaine des enfants d'Afrique.
« Adieu Paris » écrite et mise en scène par Abidine Diaori COULIDIATY est la deuxième (après « Germe de folie », autre merveille) de sa jeune et prometteuse carrière. Au delà de son aspect comique cette pièce interpelle à l'introspection et à la réflexion sur la nature des relations entre l'Afrique et ses partenaires, et aussi et surtout du le rapport des africains à leur continent.
David SANON
A l'entrée de la salle de spectacle, vous êtes accueilli par la voix mélancolique d'un rasta chantant « Jah Rastafari ». Plus loin c'est l'impressionnant Yerbanga Lucien dans le rôle de Yombo qui vous accueille. Enchaîné à deux barres de fer, ses yeux ne clignotent pas, on croirait avoir à faire à une statut. La scène sous forme de barque cache mal la Tour Eiffel au fond de la scène. Le décor est planté. Il s'agit encore d'une histoire France-Afrique, sauf qu'ici il ne s'agit pas là d'être politiquement correct. Il s'agit de faire ses adieux à Paris après avoir subit toutes sortes d'humiliations généralement dues aux préjugés persistants aussi bien chez ceux qui reçoivent que ceux qui sont reçus.
Il faut dire que Abidine a vraiment trouvé, dans la mise en scène formidable de sa comédie musicale, une manière originale de parler de ces questions qui font mal.
L'histoire : jadis tranquille avec ses divinités, l'Afrique sera déchirée par sa rencontre avec l'Europe. Certains de ses fils aveuglés par la cupidité et le gain facile pillent et vendent leurs frères et les richesses culturelles. Ses divinités dont Yombo, improprement appelées « fétiches » deviennent des objets de contemplation dans les musées occidentaux tandis que Dieu des « blancs » s'installe pour longtemps. Petit à petit, le gaulois devient ancêtre des africains. L'Afrique partagée entre aide, soutien et conflits d'intérêts divers, devient le nid de tous les maux de la terre. Sa jeunesse se tourne vers l'eldorado européen qui au fil du temps se révèle être l'enfer. Fatigués, ils vivent un autre déchirement, celui du difficile retour vers la terre mère. Le sacré est spacio-temporel et Yombo parti longtemps avec l'arrivée des blancs doit retourner dans « son milieu naturel » malgré les pénible souvenir de ceux qui l'ont trahi. Cependant, le plus dur pour lui reste la conquête du cœur de toutes ces générations nées après lui. Retour vers la source, mais quelle source ? Les frontières sont de nouvelles réalités qui rendent compliquées la réconciliation entre les enfants et leur « mère Afrique » dont on les a trop tôt sevrés vers une mère qui n'a pas su leur donner la douceur tant miroitée.
Yambo ne rêve que d'une seule résidence. Celle qui pourrait colmater les fissures encore brûlantes appelées frontières et qui sont la cause de bon nombre de malheurs de ses enfants. Cette résidence, c'est le cœur de chacun des fils de la terre mère Afrique.
Cette histoire est rendu digeste grâce à Ouadraogo Aziz ( Francois), Minoungou Noel ( Michael Bigas), Guiguemdé Jean Paul ( Mamadou), et surtout de l'époustouflante Kaboré Safoura ( Miss Eldine) qui va allègrement du rôle de la vieille chinoise à celui de la vieille mossi en passant par celui de l'africaine révoltée et de la fillette harcelée. Il faut dire que ces acteurs ont maîtrisé leur texte et ont su le rendre pour le plaisir des spectateurs qui le leur ont rendu par des applaudissements.
Tout cela au rythme du « ligangari » (tam-tam gulmace) et d'autres tambours. Des percussions qui éveillent beaucoup de souvenirs enfouis dans la mémoire lointaine des enfants d'Afrique.
« Adieu Paris » écrite et mise en scène par Abidine Diaori COULIDIATY est la deuxième (après « Germe de folie », autre merveille) de sa jeune et prometteuse carrière. Au delà de son aspect comique cette pièce interpelle à l'introspection et à la réflexion sur la nature des relations entre l'Afrique et ses partenaires, et aussi et surtout du le rapport des africains à leur continent.
David SANON
La problématique de la critique d'art au Burkina Faso
Ayant participé en tant que formateur à un atelier sur la critique d'art à Ouagadougou en février 2005, Stéphane Eliard en dresse un compte-rendu impliqué.
"S'il est au monde rien de plus fâcheux que d'être quelqu'un dont on parle, c'est assurément d'être quelqu'un dont on ne parle pas".
Oscar Wilde
La situation, le constat et la mis en œuvre du projet.
En mai 2005 le Centre Georges Pompidou accueille Africa Remix, l'une des plus importantes expositions jamais consacrées à l'art contemporain africain en Europe. C'est une aubaine pour tous les amateurs de l'art d'un continent encore trop peu représenté sur la scène internationale, malgré l'évolution considérable de ces quinze dernières années. Cette exposition à été déjà été montrée à Düsseldorf et à Londres et elle part à Tokyo après son passage à Paris. Tout cela est excellent pour les Européens et les Japonais mais il serait souhaitable qu'elle puisse également circuler sur le continent africain. Il semble à l'heure où nous écrivons qu'une escale au Mali ainsi qu'une autre en Afrique du Sud, soient à l'étude. Quels que soient les jugements déjà exprimés ici ou là sur cette exposition, on ne peut que se réjouir de cette volonté de faire profiter le continent africain d'un panorama aussi complet d'un art qui y trouve son origine ou son prétexte. Nombreux sont en effet les pays africains qui souffrent d'un enclavement culturel tel qu'il y est difficile de se faire une représentation juste de ce qu'est l'art contemporain africain, en dehors des productions locales. C'est notamment le cas du Burkina Faso.
Ce pays est le théâtre, depuis une dizaine d'années, de l'émergence d'une production contemporaine dont le dynamisme et la vivacité, ne peuvent être remis en cause. Hormis quelques vieux maîtres, le devant de la scène locale est tenu par de jeunes artistes dont les âges varient entre vingt-cinq et quarante ans et une relève est déjà assurée par des artistes plus jeunes encore. Mais en l'absence de structures d'enseignement artistique, la grande majorité de ces artistes sont des autodidactes ou des personnes issues de l'artisanat. Certains disposent à ce titre d'une solide formation technique, mais celle-ci est très rarement enrichie d'apports théoriques. Par ailleurs, le milieu de l'art burkinabé étant très peu développé et la réflexion sur la création contemporaine quasi inexistante, de nombreux problèmes se posent qui hypothèquent lourdement les chances de développement de ce milieu de l'art et de son marché. Je n'aborderai pas ici les problèmes structurels d'un marché qui peine à s'élargir au-delà du cercle restreint des expatriés et de quelques touristes, préférant me consacrer à ceux que posent l'absence de réflexion théorique et critique. Car si les questions structurelles sont excessivement compliquées à résoudre dans ce pays sahélien ou les urgences et les priorités de toute nature relèguent souvent l'art au domaine du secondaire et du superflu, le champ réflexif et discursif de l'esthétique peut, en revanche, être stimulé plus aisément. C'est en partant de ce constat, et après une consultation des acteurs principaux du milieu de l'art, que les services du ministère de la Culture et du Tourisme burkinabé ont réfléchi à la possibilité de favoriser le développement de la critique d'art. Celle-ci, à mi-chemin entre la théorie et la pratique, entre la réflexion et la discussion, le jugement de valeur et la médiation, fait cruellement défaut au Burkina Faso. C'est l'un des premiers constats qui s'impose à l'observateur étranger.
Cette réflexion a abouti à la mise en place d'une formation à la critique d'art qui s'est déroulée durant les trois premières semaines de février 2005. Cette formation fut organisée par l'Université de Ouagadougou en partenariat avec le ministère de la Culture et du Tourisme burkinabé, la Coopération Française et l'Association française des Volontaires du Progrès. Elle s'adressait à des étudiants pour la plupart inscrits en maîtrise de la filière AGAC, Arts et Gestion des Administrations Culturelles, ainsi qu'à quelques journalistes de la presse écrite burkinabé. Elle comprenait trois volets : j'avais en charge le premier portant sur la définition et l'histoire de la critique d'art, le second, animé par le journaliste français Daniel Fra, portait sur les techniques journalistiques et le troisième consistait en un ensemble de travaux pratiques et de discussions auxquels participèrent le curateur néerlandais Mark Kremer, Chab Touré, professeur d'esthétique à l'Institut Nationale des Arts du Mali et propriétaire de la galerie Chab spécialisée dans la photographie à Bamako, le professeur Abdou Sylla de l'Université C. A. Diop de Dakar et le critique d'art du journal La libre Belgique, Roger-Pierre Turine. J'ai cherché à opérer, dans le premier volet, une contextualisation de la critique d'art au sein de la longue histoire de la pensée critique à travers une approche de quelques grands textes critiques ainsi que des analyses d'œuvres issues de l'histoire de l'art occidentales ou de la production contemporaine africaine. Daniel Fra, proposa une approche des grands principes de l'enquête journalistique ainsi qu'un panorama des principaux formats d'article. Les étudiants furent amenés à interviewer les artistes, à visiter leurs ateliers ainsi que divers lieux d'exposition afin de rédiger des articles dont certains furent publiés par des journaux locaux. Enfin, le troisième volet fut l'occasion d'un dialogue entre les étudiants et des intervenants étrangers. Grâce à ces acteurs de l'art aux parcours variés, véhiculant chacun une vision et des pratiques particulières, il fut possible de présenter aux étudiants à la fois des œuvres, des idées et des situations auxquelles ils n'étaient ni habitués, ni préparés.
Obstacles et résistances
La critique d'art est assez peu développée dans les pays sahéliens et les réactions des étudiants face à cette formation donnent un aperçu assez précis des raisons de ce sous-développement. La première remarque à ce sujet est que, bien qu'ils soient inscrits en maîtrise et donc sensibilisés aux questions culturelles depuis quelques années, ils se sont montrés dans l'ensemble assez peu informés du domaine des arts plastiques. Leurs affinités et leur parcours les orientant plutôt vers d'autres domaines tels que la musique, le cinéma ou le patrimoine. La création contemporaine burkinabé leur est largement inconnue quand bien même ils connaissent personnellement les artistes. Ceci est un assez bon indice de l'intérêt que la société burkinabé en général porte à la peinture, la sculpture ou le design actuels. Les étudiants n'ont pas fait preuve d'un manque d'intérêt dans le cadre de la formation, bien au contraire, mais il est manifeste qu'en amont, ils ne disposaient d'aucune expérience, ni même de sensibilisation à ces pratiques. Certains d'entre eux espéraient justement que la formation allait leur fournir les moyens d'aborder l'art et ses problématiques, ils attendaient une grille de décryptage des codes et des symboles, un système de lecture des formes et des compositions. Il est bien entendu que c'est, à l'inverse, une fréquentation assidue de l'art et un long travail de familiarisation qui mène à la critique. Ceci étant posé, les obstacles réels étaient d'une autre nature.
Le premier est d'ordre économique. Les étudiants ont tous exprimés leur crainte quant à la possibilité de vivre de cette pratique. En effet, les journalistes présents l'ont confirmé, la presse burkinabé n'accorde pas facilement de l'espace dans ses colonnes pour rendre compte des manifestations liées aux arts plastiques. Le lectorat est trop peu nombreux et les journalistes trop peu formés. Au mieux peut-on espérer l'annonce d'une exposition ou la liste des personnalités importantes présentes au vernissage. En terme de marché éditorial, le sujet n'est pas porteur, ce qui décourage les journalistes de s'investir dans ce domaine. Il fallut d'ailleurs bien reconnaître que rares sont les critiques, même en Europe, qui ne vivent que de leur plume. L'autre obstacle est d'ordre culturel et c'est sur ce terrain-là que les étudiants opposèrent la plus forte résistance. Leur vision de la critique d'art est essentiellement négative : le critique d'art est celui qui dit du mal de quelque chose ou de quelqu'un, et s'expose de ce fait aux possibles représailles de ce dernier.
Cette conception est la conséquence d'une méconnaissance de la critique qui fonde nécessairement ses jugements de valeur sur l'analyse de l'objet et l'examen de ses conditions de production. Cette vision négative résulte de l'ignorance du rôle de médiateur du critique. Mais elle découle surtout d'une crainte de l'expression directe, publiée et signée qui plus est, d'une opinion qui pourrait heurter l'artiste ou le public. Il est vrai que nombreux sont les artistes qui préfèrent qu'on ne parle pas d'eux plutôt que d'accepter le risque d'une mauvaise critique. Il faut également avoir à l'esprit que dans les sociétés à très forte solidarité directes, les gens sont liés entre eux par des relations très codifiées et très hiérarchisées. En l'absence de garanties sociales assurées par l'Etat, la structure collective tient par la capacité de chacun à garder sa propre place, l'émancipation individuelle se résumant souvent à la promotion à l'ancienneté. Qu'un jeune critique puisse émettre un jugement globalement négatif sur l'œuvre d'un vieux sculpteur, ou d'un artiste plus jeune mais ayant acquis, grâce à ses expositions, son enrichissement, ses voyages à l'étranger, un certain statut social est inconcevable. La critique en tant que produit de la philosophie des Lumières, fille de la philosophie rationaliste et cousine du projet d'émancipation individuel et collectif qui aboutit à la révolution française, est par essence un acide puissant. Elle agit comme un dissolvant sur les idées reçues, les ordres établis et toute forme de consensus. N'est-ce pas ce qui a fait d'elle un des plus puissants moteurs de la modernité ?
Chab Touré, lors d'une intervention devant les étudiants, rappelait que les cultures sahéliennes sont des cultures d'évitement du conflit reposant sur ce qu'il nommait " la courtoisie de complaisance ". Les cultures sahéliennes sont justement des cultures de recherche du consensus. Jean François Lyotard situait les actes de langage dans une logique agonistique, des actes de combat mais dans le sens du jeu, comme aux échecs. La critique est entièrement à penser comme jeu de langage qui possède ses règles sûrement, mais un jeu dont le but est avant tout agonistique. Comment penser une critique d'art ainsi définie dans le contexte de cultures d'évitement du conflit et de recherche du consensus ?
Bilan et perspectives
S'il est certain que, tant les formateurs que les organisateurs ou les intervenants étrangers, nous n'avons pu trouver de réponses à ces questions dans le délai de trois semaines dont nous disposions, nous pensons néanmoins pouvoir tirer un bilan positif de cette formation. Les étudiants ont été sensibilisés à des idées nouvelles pour eux, notamment concernant la définition de l'art. Mark Kremer a pu les surprendre en leur parlant des nouvelles stratégies et processus créatifs à l'œuvre chez les jeunes artistes européens. Pour beaucoup d'entre eux, ces processus étaient typiquement occidentaux et ne concernaient pas l'Afrique qui doit, pour ne pas perdre son identité culturelle, rester concentrée sur ses valeurs traditionnelles et ses techniques propres telles que la peinture – comme si la peinture sur toile n'était pas une invention européenne d'importation relativement récente en Afrique ! Abdou Sylla leur a permis de mieux comprendre comment l'art peut se définir en Afrique en les aidant à réfléchir à l'articulation entre les pratiques anciennes et traditionnelles et les pratiques contemporaines. Chab Touré a beaucoup et bien parlé de la photographie malienne et a su montrer ses grandes qualités devant un public burkinabé pour qui la photographie n'est pas encore – loin de là – considérée comme un art. Roger-Pierre Turine, a présenté le travail de l'artiste belge Marie-Jo Lafontaine à titre d'exemple représentatif de la création contemporaine dans son pays. En outre, il n'a cessé de renvoyer les étudiants à leur propre culture d'origine afin de les aider à établir un pont entre l'art d'ici et l'art d'ailleurs, d'art d'aujourd'hui et celui d'hier. Reprenant avec eux la désormais classique comparaison entre " L'homme qui marche " de Giacometti et les " marcheurs " du sculpteur sénégalais N'Dary Lô, il a sans doute stimulé leur réflexion sur ce qui nous rapproche à travers l'art. Tandis que de son coté Mark Kremer en parlant de son travail avec les jeunes artistes européens présentait des démarches très différentes de ce que l'on peut voir au Burkina.
Il est impossible d'évaluer la pertinence de ce type de formation à terme. Aucun parmi ces étudiants, peut-être, ne rédigera jamais un article critique sur un artiste ou une exposition. Peut-être se détourneront-ils des arts plastiques pour retourner à leurs intérêts premiers. Mais on peut espérer que pour ces futurs cadres culturels des institutions publiques ou du secteur privé, les idées auxquelles ils furent confrontés durant ces trois semaines pourront leur être utiles par la suite dans l'exercice de leur métier. Au moins devraient-elles faciliter le dialogue entre eux et les artistes à l'avenir. En revanche, il semble impératif de reproduire cette expérience car la pertinence et l'utilité de celle-ci ne dépend que de son inscription dans le long terme, seule garantie contre l'effet " coup d'épée dans l'eau ". Si d'autres étudiants ne sont pas formés à l'avenir, ou si ceux-ci ne peuvent profiter d'une formation approfondie, il est probable que le bénéfice de cette expérience s'évanouisse avec le temps. Le projet de départ, qui se définit comme un effort de structuration du milieu de l'art, ne peut espérer y parvenir que sur la base d'une seule session de formation.
En outre, on peut rêver d'une structure de réflexion plus durable sur les modalités de développement de la critique selon les schémas de langage préexistants localement. La parenté à plaisanterie, qui unit les communautés sur le mode de la taquinerie en permettant d'évacuer par l'humour les tensions anciennes ou récentes, peut être un schéma de parole et de communication à étudier en vue du développement d'une critique locale. Il serait également intéressant de rechercher dans les langues locales les termes et les concepts liés aux jugements portés sur les objets produits dans la situation traditionnelle. Il est bien évident qu'il ne s'agit pas de favoriser l'implantation au Burkina Faso d'un type de discours inadapté et non fonctionnel. Il importe de chercher à favoriser la réflexion, le jugement de valeur argumenté dont la finalité concrète est de contribuer à former les goûts du public, d'élargir celui-ci en jouant un rôle de médiation, de contribuer à mettre les artistes dans une situation de compétition fondée sur la qualité des œuvres au détriment d'une rivalité de personnes se partageant un milieu trop restreint et une clientèle trop limitée. Si les artistes sont ceux qui inventent les représentations que les sociétés se font d'elles-mêmes aujourd'hui et anticipent sur celles de demain, il est capital qu'un critique libre de ses mouvements et de ses jugements puisse porter ces modèles de représentation sur la place publique pour qu'ils alimentent ou suscitent le débat social et culturel. Seule la critique peut sortir l'art du petit ghetto des producteurs et des consommateurs pour l'obliger à faire le détour par la place publique. Elle a son mot à dire quant à ces images et ces représentations, elle a son rôle à jouer dans le processus d'auto-invention permanent de la société. Nous espérons que cette formation avec les étudiants de l'Université de Ouagadougou aura permis de faire avancer ces idées.
Stéphane Eliard
"S'il est au monde rien de plus fâcheux que d'être quelqu'un dont on parle, c'est assurément d'être quelqu'un dont on ne parle pas".
Oscar Wilde
La situation, le constat et la mis en œuvre du projet.
En mai 2005 le Centre Georges Pompidou accueille Africa Remix, l'une des plus importantes expositions jamais consacrées à l'art contemporain africain en Europe. C'est une aubaine pour tous les amateurs de l'art d'un continent encore trop peu représenté sur la scène internationale, malgré l'évolution considérable de ces quinze dernières années. Cette exposition à été déjà été montrée à Düsseldorf et à Londres et elle part à Tokyo après son passage à Paris. Tout cela est excellent pour les Européens et les Japonais mais il serait souhaitable qu'elle puisse également circuler sur le continent africain. Il semble à l'heure où nous écrivons qu'une escale au Mali ainsi qu'une autre en Afrique du Sud, soient à l'étude. Quels que soient les jugements déjà exprimés ici ou là sur cette exposition, on ne peut que se réjouir de cette volonté de faire profiter le continent africain d'un panorama aussi complet d'un art qui y trouve son origine ou son prétexte. Nombreux sont en effet les pays africains qui souffrent d'un enclavement culturel tel qu'il y est difficile de se faire une représentation juste de ce qu'est l'art contemporain africain, en dehors des productions locales. C'est notamment le cas du Burkina Faso.
Ce pays est le théâtre, depuis une dizaine d'années, de l'émergence d'une production contemporaine dont le dynamisme et la vivacité, ne peuvent être remis en cause. Hormis quelques vieux maîtres, le devant de la scène locale est tenu par de jeunes artistes dont les âges varient entre vingt-cinq et quarante ans et une relève est déjà assurée par des artistes plus jeunes encore. Mais en l'absence de structures d'enseignement artistique, la grande majorité de ces artistes sont des autodidactes ou des personnes issues de l'artisanat. Certains disposent à ce titre d'une solide formation technique, mais celle-ci est très rarement enrichie d'apports théoriques. Par ailleurs, le milieu de l'art burkinabé étant très peu développé et la réflexion sur la création contemporaine quasi inexistante, de nombreux problèmes se posent qui hypothèquent lourdement les chances de développement de ce milieu de l'art et de son marché. Je n'aborderai pas ici les problèmes structurels d'un marché qui peine à s'élargir au-delà du cercle restreint des expatriés et de quelques touristes, préférant me consacrer à ceux que posent l'absence de réflexion théorique et critique. Car si les questions structurelles sont excessivement compliquées à résoudre dans ce pays sahélien ou les urgences et les priorités de toute nature relèguent souvent l'art au domaine du secondaire et du superflu, le champ réflexif et discursif de l'esthétique peut, en revanche, être stimulé plus aisément. C'est en partant de ce constat, et après une consultation des acteurs principaux du milieu de l'art, que les services du ministère de la Culture et du Tourisme burkinabé ont réfléchi à la possibilité de favoriser le développement de la critique d'art. Celle-ci, à mi-chemin entre la théorie et la pratique, entre la réflexion et la discussion, le jugement de valeur et la médiation, fait cruellement défaut au Burkina Faso. C'est l'un des premiers constats qui s'impose à l'observateur étranger.
Cette réflexion a abouti à la mise en place d'une formation à la critique d'art qui s'est déroulée durant les trois premières semaines de février 2005. Cette formation fut organisée par l'Université de Ouagadougou en partenariat avec le ministère de la Culture et du Tourisme burkinabé, la Coopération Française et l'Association française des Volontaires du Progrès. Elle s'adressait à des étudiants pour la plupart inscrits en maîtrise de la filière AGAC, Arts et Gestion des Administrations Culturelles, ainsi qu'à quelques journalistes de la presse écrite burkinabé. Elle comprenait trois volets : j'avais en charge le premier portant sur la définition et l'histoire de la critique d'art, le second, animé par le journaliste français Daniel Fra, portait sur les techniques journalistiques et le troisième consistait en un ensemble de travaux pratiques et de discussions auxquels participèrent le curateur néerlandais Mark Kremer, Chab Touré, professeur d'esthétique à l'Institut Nationale des Arts du Mali et propriétaire de la galerie Chab spécialisée dans la photographie à Bamako, le professeur Abdou Sylla de l'Université C. A. Diop de Dakar et le critique d'art du journal La libre Belgique, Roger-Pierre Turine. J'ai cherché à opérer, dans le premier volet, une contextualisation de la critique d'art au sein de la longue histoire de la pensée critique à travers une approche de quelques grands textes critiques ainsi que des analyses d'œuvres issues de l'histoire de l'art occidentales ou de la production contemporaine africaine. Daniel Fra, proposa une approche des grands principes de l'enquête journalistique ainsi qu'un panorama des principaux formats d'article. Les étudiants furent amenés à interviewer les artistes, à visiter leurs ateliers ainsi que divers lieux d'exposition afin de rédiger des articles dont certains furent publiés par des journaux locaux. Enfin, le troisième volet fut l'occasion d'un dialogue entre les étudiants et des intervenants étrangers. Grâce à ces acteurs de l'art aux parcours variés, véhiculant chacun une vision et des pratiques particulières, il fut possible de présenter aux étudiants à la fois des œuvres, des idées et des situations auxquelles ils n'étaient ni habitués, ni préparés.
Obstacles et résistances
La critique d'art est assez peu développée dans les pays sahéliens et les réactions des étudiants face à cette formation donnent un aperçu assez précis des raisons de ce sous-développement. La première remarque à ce sujet est que, bien qu'ils soient inscrits en maîtrise et donc sensibilisés aux questions culturelles depuis quelques années, ils se sont montrés dans l'ensemble assez peu informés du domaine des arts plastiques. Leurs affinités et leur parcours les orientant plutôt vers d'autres domaines tels que la musique, le cinéma ou le patrimoine. La création contemporaine burkinabé leur est largement inconnue quand bien même ils connaissent personnellement les artistes. Ceci est un assez bon indice de l'intérêt que la société burkinabé en général porte à la peinture, la sculpture ou le design actuels. Les étudiants n'ont pas fait preuve d'un manque d'intérêt dans le cadre de la formation, bien au contraire, mais il est manifeste qu'en amont, ils ne disposaient d'aucune expérience, ni même de sensibilisation à ces pratiques. Certains d'entre eux espéraient justement que la formation allait leur fournir les moyens d'aborder l'art et ses problématiques, ils attendaient une grille de décryptage des codes et des symboles, un système de lecture des formes et des compositions. Il est bien entendu que c'est, à l'inverse, une fréquentation assidue de l'art et un long travail de familiarisation qui mène à la critique. Ceci étant posé, les obstacles réels étaient d'une autre nature.
Le premier est d'ordre économique. Les étudiants ont tous exprimés leur crainte quant à la possibilité de vivre de cette pratique. En effet, les journalistes présents l'ont confirmé, la presse burkinabé n'accorde pas facilement de l'espace dans ses colonnes pour rendre compte des manifestations liées aux arts plastiques. Le lectorat est trop peu nombreux et les journalistes trop peu formés. Au mieux peut-on espérer l'annonce d'une exposition ou la liste des personnalités importantes présentes au vernissage. En terme de marché éditorial, le sujet n'est pas porteur, ce qui décourage les journalistes de s'investir dans ce domaine. Il fallut d'ailleurs bien reconnaître que rares sont les critiques, même en Europe, qui ne vivent que de leur plume. L'autre obstacle est d'ordre culturel et c'est sur ce terrain-là que les étudiants opposèrent la plus forte résistance. Leur vision de la critique d'art est essentiellement négative : le critique d'art est celui qui dit du mal de quelque chose ou de quelqu'un, et s'expose de ce fait aux possibles représailles de ce dernier.
Cette conception est la conséquence d'une méconnaissance de la critique qui fonde nécessairement ses jugements de valeur sur l'analyse de l'objet et l'examen de ses conditions de production. Cette vision négative résulte de l'ignorance du rôle de médiateur du critique. Mais elle découle surtout d'une crainte de l'expression directe, publiée et signée qui plus est, d'une opinion qui pourrait heurter l'artiste ou le public. Il est vrai que nombreux sont les artistes qui préfèrent qu'on ne parle pas d'eux plutôt que d'accepter le risque d'une mauvaise critique. Il faut également avoir à l'esprit que dans les sociétés à très forte solidarité directes, les gens sont liés entre eux par des relations très codifiées et très hiérarchisées. En l'absence de garanties sociales assurées par l'Etat, la structure collective tient par la capacité de chacun à garder sa propre place, l'émancipation individuelle se résumant souvent à la promotion à l'ancienneté. Qu'un jeune critique puisse émettre un jugement globalement négatif sur l'œuvre d'un vieux sculpteur, ou d'un artiste plus jeune mais ayant acquis, grâce à ses expositions, son enrichissement, ses voyages à l'étranger, un certain statut social est inconcevable. La critique en tant que produit de la philosophie des Lumières, fille de la philosophie rationaliste et cousine du projet d'émancipation individuel et collectif qui aboutit à la révolution française, est par essence un acide puissant. Elle agit comme un dissolvant sur les idées reçues, les ordres établis et toute forme de consensus. N'est-ce pas ce qui a fait d'elle un des plus puissants moteurs de la modernité ?
Chab Touré, lors d'une intervention devant les étudiants, rappelait que les cultures sahéliennes sont des cultures d'évitement du conflit reposant sur ce qu'il nommait " la courtoisie de complaisance ". Les cultures sahéliennes sont justement des cultures de recherche du consensus. Jean François Lyotard situait les actes de langage dans une logique agonistique, des actes de combat mais dans le sens du jeu, comme aux échecs. La critique est entièrement à penser comme jeu de langage qui possède ses règles sûrement, mais un jeu dont le but est avant tout agonistique. Comment penser une critique d'art ainsi définie dans le contexte de cultures d'évitement du conflit et de recherche du consensus ?
Bilan et perspectives
S'il est certain que, tant les formateurs que les organisateurs ou les intervenants étrangers, nous n'avons pu trouver de réponses à ces questions dans le délai de trois semaines dont nous disposions, nous pensons néanmoins pouvoir tirer un bilan positif de cette formation. Les étudiants ont été sensibilisés à des idées nouvelles pour eux, notamment concernant la définition de l'art. Mark Kremer a pu les surprendre en leur parlant des nouvelles stratégies et processus créatifs à l'œuvre chez les jeunes artistes européens. Pour beaucoup d'entre eux, ces processus étaient typiquement occidentaux et ne concernaient pas l'Afrique qui doit, pour ne pas perdre son identité culturelle, rester concentrée sur ses valeurs traditionnelles et ses techniques propres telles que la peinture – comme si la peinture sur toile n'était pas une invention européenne d'importation relativement récente en Afrique ! Abdou Sylla leur a permis de mieux comprendre comment l'art peut se définir en Afrique en les aidant à réfléchir à l'articulation entre les pratiques anciennes et traditionnelles et les pratiques contemporaines. Chab Touré a beaucoup et bien parlé de la photographie malienne et a su montrer ses grandes qualités devant un public burkinabé pour qui la photographie n'est pas encore – loin de là – considérée comme un art. Roger-Pierre Turine, a présenté le travail de l'artiste belge Marie-Jo Lafontaine à titre d'exemple représentatif de la création contemporaine dans son pays. En outre, il n'a cessé de renvoyer les étudiants à leur propre culture d'origine afin de les aider à établir un pont entre l'art d'ici et l'art d'ailleurs, d'art d'aujourd'hui et celui d'hier. Reprenant avec eux la désormais classique comparaison entre " L'homme qui marche " de Giacometti et les " marcheurs " du sculpteur sénégalais N'Dary Lô, il a sans doute stimulé leur réflexion sur ce qui nous rapproche à travers l'art. Tandis que de son coté Mark Kremer en parlant de son travail avec les jeunes artistes européens présentait des démarches très différentes de ce que l'on peut voir au Burkina.
Il est impossible d'évaluer la pertinence de ce type de formation à terme. Aucun parmi ces étudiants, peut-être, ne rédigera jamais un article critique sur un artiste ou une exposition. Peut-être se détourneront-ils des arts plastiques pour retourner à leurs intérêts premiers. Mais on peut espérer que pour ces futurs cadres culturels des institutions publiques ou du secteur privé, les idées auxquelles ils furent confrontés durant ces trois semaines pourront leur être utiles par la suite dans l'exercice de leur métier. Au moins devraient-elles faciliter le dialogue entre eux et les artistes à l'avenir. En revanche, il semble impératif de reproduire cette expérience car la pertinence et l'utilité de celle-ci ne dépend que de son inscription dans le long terme, seule garantie contre l'effet " coup d'épée dans l'eau ". Si d'autres étudiants ne sont pas formés à l'avenir, ou si ceux-ci ne peuvent profiter d'une formation approfondie, il est probable que le bénéfice de cette expérience s'évanouisse avec le temps. Le projet de départ, qui se définit comme un effort de structuration du milieu de l'art, ne peut espérer y parvenir que sur la base d'une seule session de formation.
En outre, on peut rêver d'une structure de réflexion plus durable sur les modalités de développement de la critique selon les schémas de langage préexistants localement. La parenté à plaisanterie, qui unit les communautés sur le mode de la taquinerie en permettant d'évacuer par l'humour les tensions anciennes ou récentes, peut être un schéma de parole et de communication à étudier en vue du développement d'une critique locale. Il serait également intéressant de rechercher dans les langues locales les termes et les concepts liés aux jugements portés sur les objets produits dans la situation traditionnelle. Il est bien évident qu'il ne s'agit pas de favoriser l'implantation au Burkina Faso d'un type de discours inadapté et non fonctionnel. Il importe de chercher à favoriser la réflexion, le jugement de valeur argumenté dont la finalité concrète est de contribuer à former les goûts du public, d'élargir celui-ci en jouant un rôle de médiation, de contribuer à mettre les artistes dans une situation de compétition fondée sur la qualité des œuvres au détriment d'une rivalité de personnes se partageant un milieu trop restreint et une clientèle trop limitée. Si les artistes sont ceux qui inventent les représentations que les sociétés se font d'elles-mêmes aujourd'hui et anticipent sur celles de demain, il est capital qu'un critique libre de ses mouvements et de ses jugements puisse porter ces modèles de représentation sur la place publique pour qu'ils alimentent ou suscitent le débat social et culturel. Seule la critique peut sortir l'art du petit ghetto des producteurs et des consommateurs pour l'obliger à faire le détour par la place publique. Elle a son mot à dire quant à ces images et ces représentations, elle a son rôle à jouer dans le processus d'auto-invention permanent de la société. Nous espérons que cette formation avec les étudiants de l'Université de Ouagadougou aura permis de faire avancer ces idées.
Stéphane Eliard
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mercredi 7 janvier 2009
Vu et entendu : 150 000 francs d’amende pour avoir été cocufié
mardi 6 janvier 2009.
Abdou Barry est berger à Bollé dans la commune rurale de Barsalogo. Moussa est lui aussi commerçant et originaire du même village. Moussa entretenait des relations coupables avec l’épouse de Abdou.
Mis au courant, Abdou mit en garde Moussa en vain. Aussi, un jour de marché, il le rejoignit sous son hangar. Moussa qui pensait qu’il venait acheter des produits ne fit pas attention et reçut des coups de bâton sur la tête ; ce qui lui occasionna une incapacité totale de travail de dix jours. Abdou a été condamné à payer 150 000 francs à Moussa et écopa de six mois de prison avec sursis.
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Il a aggravé son cas
Boureima Sawadogo est un habitué de la maison d’arrêt et de correction de Kaya. Cette fois, il y séjourne pour vol d’une bicyclette, de deux pantalons et de tentative de vol. Alors qu’il était à la barre le 31 décembre 2008 que le président du tribunal lui signifiait les chefs d’accusation, Boureima Sawadogo se débarassa de ses habits et se mit à rouler torse nu sur le sol, ce qui a conduit le tribunal à suspendre la séance. Son dossier a été renvoyé à une prochaine fois. En plus des faits à lui reprochés, il faudra désormais ajouter l’attentat à la pudeur.
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Il vole pour rechercher sa mère
Arouna Ouédraogo est berger à Boussouma. Il voit un vélo sous un hangar et s’en empare. Plus tard, il est pris. A la barre, il dira que n’ayant pas connu sa mère et ayant eu de ses nouvelles, il a cherché un vélo pour aller à sa recherche. C’est ainsi qu’il a pris le vélo qui ne lui appartenait pas. Or, selon les enquêtes de la gendarmerie, il est spécialisé dans le vol de volailles et de petits ruminants. Il a été condamné à trois mois de prison ferme.
Nabaloum Edouard est lui de Pissila. Il lie à Dori une amitié avec Gilbert Konseibo qui y faisait son service national de développement. Ainsi, il prend 62 500 francs pour acheter des moutons ; dès qu’il entra en possession de l’argent, Edouard prend la clé des champs. Gilbert se met à sa recherche et le trouve à Kaya. Pour abus de confiance, il séjournera en prison pendant six mois et devrait rembourser à Gilbert 62 500 francs.
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Un voleur téméraire
Abdoulaye Barry voit les chèvres de la vieille Mariam et les attrape. Ayant été vu, il dit que les chèvres lui ont été vendues par une autre femme. Cette dernière dira que les chèvres incriminées ne sont pas les siennes. Néanmoins, Barry persiste, retourne chez lui et revient habillé d’une tenue militaire. La victime ira déposer plainte et le voilà à la barre pour vol et port illégal d’une tenue militaire. Il s’en est sorti avec trois mois de prison ferme et la confiscation de l’uniforme.
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12 mois pour menace
Noraogo Sawadogo menace un jour son oncle Yabré Sawadogo . Ce dernier porte plainte et dans la perquisition on retrouve deux fusils détenus sans autorisation. Or, Noraogo avait déjà fait la prison pour vol d’un bœuf. Il s’en sort cette fois avec douze mois et les armes confisquées.
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Des SDF voleurs
Benjamin Sawadogo est originaire de Kongoussi et Rasmané Sana est lui de Pissila. Ils sont sans domicile fixe et s’adonnent au vol. Voilà que le 17 novembre, ils voient des sacs de mil et en soustraient deux. Ce qui les remit encore en prison pour 18 mois chacun.
Jacques NONGUIERMA, AIB/Kaya
Sidwaya
Abdou Barry est berger à Bollé dans la commune rurale de Barsalogo. Moussa est lui aussi commerçant et originaire du même village. Moussa entretenait des relations coupables avec l’épouse de Abdou.
Mis au courant, Abdou mit en garde Moussa en vain. Aussi, un jour de marché, il le rejoignit sous son hangar. Moussa qui pensait qu’il venait acheter des produits ne fit pas attention et reçut des coups de bâton sur la tête ; ce qui lui occasionna une incapacité totale de travail de dix jours. Abdou a été condamné à payer 150 000 francs à Moussa et écopa de six mois de prison avec sursis.
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Il a aggravé son cas
Boureima Sawadogo est un habitué de la maison d’arrêt et de correction de Kaya. Cette fois, il y séjourne pour vol d’une bicyclette, de deux pantalons et de tentative de vol. Alors qu’il était à la barre le 31 décembre 2008 que le président du tribunal lui signifiait les chefs d’accusation, Boureima Sawadogo se débarassa de ses habits et se mit à rouler torse nu sur le sol, ce qui a conduit le tribunal à suspendre la séance. Son dossier a été renvoyé à une prochaine fois. En plus des faits à lui reprochés, il faudra désormais ajouter l’attentat à la pudeur.
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Il vole pour rechercher sa mère
Arouna Ouédraogo est berger à Boussouma. Il voit un vélo sous un hangar et s’en empare. Plus tard, il est pris. A la barre, il dira que n’ayant pas connu sa mère et ayant eu de ses nouvelles, il a cherché un vélo pour aller à sa recherche. C’est ainsi qu’il a pris le vélo qui ne lui appartenait pas. Or, selon les enquêtes de la gendarmerie, il est spécialisé dans le vol de volailles et de petits ruminants. Il a été condamné à trois mois de prison ferme.
Nabaloum Edouard est lui de Pissila. Il lie à Dori une amitié avec Gilbert Konseibo qui y faisait son service national de développement. Ainsi, il prend 62 500 francs pour acheter des moutons ; dès qu’il entra en possession de l’argent, Edouard prend la clé des champs. Gilbert se met à sa recherche et le trouve à Kaya. Pour abus de confiance, il séjournera en prison pendant six mois et devrait rembourser à Gilbert 62 500 francs.
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Un voleur téméraire
Abdoulaye Barry voit les chèvres de la vieille Mariam et les attrape. Ayant été vu, il dit que les chèvres lui ont été vendues par une autre femme. Cette dernière dira que les chèvres incriminées ne sont pas les siennes. Néanmoins, Barry persiste, retourne chez lui et revient habillé d’une tenue militaire. La victime ira déposer plainte et le voilà à la barre pour vol et port illégal d’une tenue militaire. Il s’en est sorti avec trois mois de prison ferme et la confiscation de l’uniforme.
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12 mois pour menace
Noraogo Sawadogo menace un jour son oncle Yabré Sawadogo . Ce dernier porte plainte et dans la perquisition on retrouve deux fusils détenus sans autorisation. Or, Noraogo avait déjà fait la prison pour vol d’un bœuf. Il s’en sort cette fois avec douze mois et les armes confisquées.
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Des SDF voleurs
Benjamin Sawadogo est originaire de Kongoussi et Rasmané Sana est lui de Pissila. Ils sont sans domicile fixe et s’adonnent au vol. Voilà que le 17 novembre, ils voient des sacs de mil et en soustraient deux. Ce qui les remit encore en prison pour 18 mois chacun.
Jacques NONGUIERMA, AIB/Kaya
Sidwaya
PRETS AUX MINISTRES, PRESIDENTS D’INSTITUTIONS ET DEPUTES : Des centaines de millions de F CFA restent à recouvrer
mardi 6 janvier 2009.
Dans l’exécution de la loi de finances gestion 2004, l’Etat burkinabè a décidé d’octroyer des prêts aux ministres, aux présidents d’institutions et aux députés siégeants et non siégeants. Le motif avancé à l’époque pour justifier l’acte était de permettre à ceux-ci de s’équiper. Il a même été question de leur permettre de s’acheter des voitures. La Cour des comptes, en gardienne de la bonne gestion du denier public, s’est intéressée aux conditions d’octroi desdits prêts et à leur remboursement. Le constat fait par cette juridiction de contrôle, consigné dans son rapport public 2006, est que par exemple d’importantes sommes restent à recouvrer.
Le rapport 2006, ainsi que celui de 2007 de la Cour des comptes, se trouvent aujourd’hui dans le domaine public après leur remise au chef de l’Etat le 29 décembre 2008 par le premier président de cette institution supérieure de contrôle des finances publiques, Boureima Pierre Nébié. Le même jour, 3 autres présidents d’institutions ont remis leur rapport annuel d’activités au premier des Burkinabè. Il s’agit du président du Conseil économique et social (CES), Thomas Sanon ; de la présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC), Béatrice Damiba et du Médiateur du Faso, Amina Mousso Ouédraogo. C’est dans le rapport d’activités de l’année 2006 que la Cour des comptes s’est intéressée notamment aux prêts accordés par l’Etat aux ministres, aux présidents d’institutions de 1997 et 2003, et aux députés siégeants et non siégeants des 1res, 2e et 3e législatures soit respectivement en 1993, 1999 et 2002.
Concernant les prêts de 2003, l’institution supérieure de contrôle a fait un certain nombre de constats au cours de sa délibération du 28 mai 2008 en chambre de conseil. Lesdits constats, consignés dans le rapport 2006, sont le non remboursement des prêts par 2 ministres bénéficiaires des prêts malgré des lettres de rappel du ministre des Finances et du Budget, la minoration (diminution) du montant des précomptes des ministres ayant quitté le gouvernement avant le terme de leur mandat. Ce départ « prématuré » a eu pour conséquence le rallongement de leur échéancier de remboursement. Autres constats de la Cour concernant toujours les prêts de 2003 : la minoration de 50 000 F CFA des précomptes de 21 ministres et 1 président d’institution ramenant ceux-ci à 200 000 au lieu de 250 000 F CFA. De ce fait, sur 33 millions de F CFA à recouvrer entre novembre 2003 et avril 2004, seulement 26 400 000 F CFA ont pu l’être.
A la date de délibération de la Cour le 28 mai 2008, 6 600 000 F CFA étaient toujours manquants. Les fins limiers de la Cour ont également constaté une « réduction » de 70 000 F CFA sur les précomptes de 3 ministres qui ont été ainsi ramenés de 250 000 à 180 000 F CFA. Sur 6 500 000 F CFA à encaisser, ce sont 4 680 000 F CFA qui ont été recouvrés d’où un gap de 1 820 000 F CFA. L’institution supérieure a aussi jeté un coup d’œil sur les remboursements. Les états font ressortir, à propos des prêts de 2003, un remboursement de 112 962 294 F CFA à la date du 31 décembre 2004 pour un prêt global de 613 848 000 F CFA soit un reste à payer de 498 885 706 F CFA. Aussi un remboursement de 202 590 666 F CFA a-t-il été opéré pour un prêt d’un montant de 626 848 000 F CFA, soit un reste à payer de 409 257 334 F CFA, selon un état du 30 septembre 2005.
Des honorables également redevables
Outre les montants, la Cour des comptes a aussi regardé de près les contrats d’octroi pour voir si tout avait été fait dans les règles de l’art. A ce niveau, il a été constaté des manquements comme l’inexistence de visa du contrôle financier sur les contrats contrairement aux dispositions du régime financier, la non numérotation des contrats, la non mention de la date de début et de fin des précomptes, la non précision du montant à précompter mensuellement sur certains contrats. Le non respect du montant à précompter, la non précision du nombre total de précomptes, le non respect du délai de remboursement de 5 ans tel qu’édicté par les dispositions de l’article 4 de l’arrêté n°2003-0037/MFB/SG/DGT-CP du 31 janvier 2003.
Sur la base de ces irrégularités, les fins limiers ont recommandé la reprise des contrats de façon convenable avec toutes les mentions nécessaires et signés par le ministre en charge des Finances et du Budget, la soumission des contrats au visa du contrôle financier conformément à la réglementation en vigueur. Concernant les prêts accordés aux députés en 1997, la Cour relève dans son rapport 2006 que 343 483 490 F CFA ont été recouvrés à la date du 31 décembre 2004 sur un prêt total de 347 303 490 F CFA accordé, soit un reste à recouvrer de 3 820 000 F CFA. Sur 554 332 185 F CFA octroyés aux honorables de la 1re législature de la 4e république, 529 652 254 F CFA ont été recouvrés selon les états arrêtés au 31 décembre 2004. Ce qui donne un gap de 24 679 931 F CFA. Quant aux arriérés des honorables de la 2e législature, ils s’élèvent, selon un état arrêté au 30 septembre 2005, à 62 359 186 F CFA. Le montant des prêts octroyés à l’époque était de 1 190 841 930 F CFA et les recouvrements effectués à la même date du 30 septembre étaient de 1 128 382 744 F CFA.
Sur la somme de 171 millions de F CFA prêtée aux élus de la 3e législature, 138 798 407 F CFA ont été recouvrés et 32 201 593 F CFA le restaient à la date du 31 décembre 2004. Ici aussi les vérificateurs de la Cour des comptes ont constaté des manquements concernant surtout les prêts octroyés aux honorables de la 2e législature comme l’inexistence de dossier au niveau de la Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique pour certains députés bénéficiaires de prêts bien que des précomptes aient été effectués en leur nom, la non signature de certains contrats de prêt par le ministre en charge des Finances, le non amortissement des prêts dans le délai de 5 ans conformément aux textes en vigueur, etc. Des recommandations comme la soumission des contrats pour régularisation au visa du contrôle financier, à la signature du ministre en charge des Finances ou encore la conduite d’actions de recouvrement à l’encontre de tous les redevables, ont été formulées. Le ministre des Finances et du Budget de l’époque des vérifications opérées par la Cour des comptes s’est expliqué au sujet de cette question de prêts non intégralement remboursés. Ses réponses et observations du rapport provisoire des vérificateurs qui lui a été transmis figurent dans le rapport public de 2006.
Par Séni DABO
Le Pays
Dans l’exécution de la loi de finances gestion 2004, l’Etat burkinabè a décidé d’octroyer des prêts aux ministres, aux présidents d’institutions et aux députés siégeants et non siégeants. Le motif avancé à l’époque pour justifier l’acte était de permettre à ceux-ci de s’équiper. Il a même été question de leur permettre de s’acheter des voitures. La Cour des comptes, en gardienne de la bonne gestion du denier public, s’est intéressée aux conditions d’octroi desdits prêts et à leur remboursement. Le constat fait par cette juridiction de contrôle, consigné dans son rapport public 2006, est que par exemple d’importantes sommes restent à recouvrer.
Le rapport 2006, ainsi que celui de 2007 de la Cour des comptes, se trouvent aujourd’hui dans le domaine public après leur remise au chef de l’Etat le 29 décembre 2008 par le premier président de cette institution supérieure de contrôle des finances publiques, Boureima Pierre Nébié. Le même jour, 3 autres présidents d’institutions ont remis leur rapport annuel d’activités au premier des Burkinabè. Il s’agit du président du Conseil économique et social (CES), Thomas Sanon ; de la présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC), Béatrice Damiba et du Médiateur du Faso, Amina Mousso Ouédraogo. C’est dans le rapport d’activités de l’année 2006 que la Cour des comptes s’est intéressée notamment aux prêts accordés par l’Etat aux ministres, aux présidents d’institutions de 1997 et 2003, et aux députés siégeants et non siégeants des 1res, 2e et 3e législatures soit respectivement en 1993, 1999 et 2002.
Concernant les prêts de 2003, l’institution supérieure de contrôle a fait un certain nombre de constats au cours de sa délibération du 28 mai 2008 en chambre de conseil. Lesdits constats, consignés dans le rapport 2006, sont le non remboursement des prêts par 2 ministres bénéficiaires des prêts malgré des lettres de rappel du ministre des Finances et du Budget, la minoration (diminution) du montant des précomptes des ministres ayant quitté le gouvernement avant le terme de leur mandat. Ce départ « prématuré » a eu pour conséquence le rallongement de leur échéancier de remboursement. Autres constats de la Cour concernant toujours les prêts de 2003 : la minoration de 50 000 F CFA des précomptes de 21 ministres et 1 président d’institution ramenant ceux-ci à 200 000 au lieu de 250 000 F CFA. De ce fait, sur 33 millions de F CFA à recouvrer entre novembre 2003 et avril 2004, seulement 26 400 000 F CFA ont pu l’être.
A la date de délibération de la Cour le 28 mai 2008, 6 600 000 F CFA étaient toujours manquants. Les fins limiers de la Cour ont également constaté une « réduction » de 70 000 F CFA sur les précomptes de 3 ministres qui ont été ainsi ramenés de 250 000 à 180 000 F CFA. Sur 6 500 000 F CFA à encaisser, ce sont 4 680 000 F CFA qui ont été recouvrés d’où un gap de 1 820 000 F CFA. L’institution supérieure a aussi jeté un coup d’œil sur les remboursements. Les états font ressortir, à propos des prêts de 2003, un remboursement de 112 962 294 F CFA à la date du 31 décembre 2004 pour un prêt global de 613 848 000 F CFA soit un reste à payer de 498 885 706 F CFA. Aussi un remboursement de 202 590 666 F CFA a-t-il été opéré pour un prêt d’un montant de 626 848 000 F CFA, soit un reste à payer de 409 257 334 F CFA, selon un état du 30 septembre 2005.
Des honorables également redevables
Outre les montants, la Cour des comptes a aussi regardé de près les contrats d’octroi pour voir si tout avait été fait dans les règles de l’art. A ce niveau, il a été constaté des manquements comme l’inexistence de visa du contrôle financier sur les contrats contrairement aux dispositions du régime financier, la non numérotation des contrats, la non mention de la date de début et de fin des précomptes, la non précision du montant à précompter mensuellement sur certains contrats. Le non respect du montant à précompter, la non précision du nombre total de précomptes, le non respect du délai de remboursement de 5 ans tel qu’édicté par les dispositions de l’article 4 de l’arrêté n°2003-0037/MFB/SG/DGT-CP du 31 janvier 2003.
Sur la base de ces irrégularités, les fins limiers ont recommandé la reprise des contrats de façon convenable avec toutes les mentions nécessaires et signés par le ministre en charge des Finances et du Budget, la soumission des contrats au visa du contrôle financier conformément à la réglementation en vigueur. Concernant les prêts accordés aux députés en 1997, la Cour relève dans son rapport 2006 que 343 483 490 F CFA ont été recouvrés à la date du 31 décembre 2004 sur un prêt total de 347 303 490 F CFA accordé, soit un reste à recouvrer de 3 820 000 F CFA. Sur 554 332 185 F CFA octroyés aux honorables de la 1re législature de la 4e république, 529 652 254 F CFA ont été recouvrés selon les états arrêtés au 31 décembre 2004. Ce qui donne un gap de 24 679 931 F CFA. Quant aux arriérés des honorables de la 2e législature, ils s’élèvent, selon un état arrêté au 30 septembre 2005, à 62 359 186 F CFA. Le montant des prêts octroyés à l’époque était de 1 190 841 930 F CFA et les recouvrements effectués à la même date du 30 septembre étaient de 1 128 382 744 F CFA.
Sur la somme de 171 millions de F CFA prêtée aux élus de la 3e législature, 138 798 407 F CFA ont été recouvrés et 32 201 593 F CFA le restaient à la date du 31 décembre 2004. Ici aussi les vérificateurs de la Cour des comptes ont constaté des manquements concernant surtout les prêts octroyés aux honorables de la 2e législature comme l’inexistence de dossier au niveau de la Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique pour certains députés bénéficiaires de prêts bien que des précomptes aient été effectués en leur nom, la non signature de certains contrats de prêt par le ministre en charge des Finances, le non amortissement des prêts dans le délai de 5 ans conformément aux textes en vigueur, etc. Des recommandations comme la soumission des contrats pour régularisation au visa du contrôle financier, à la signature du ministre en charge des Finances ou encore la conduite d’actions de recouvrement à l’encontre de tous les redevables, ont été formulées. Le ministre des Finances et du Budget de l’époque des vérifications opérées par la Cour des comptes s’est expliqué au sujet de cette question de prêts non intégralement remboursés. Ses réponses et observations du rapport provisoire des vérificateurs qui lui a été transmis figurent dans le rapport public de 2006.
Par Séni DABO
Le Pays
Affaire tentative d’assassinat du représentant de British American Tobacco : Salif Kossouka à la MACO
mardi 6 janvier 2009.
Selon de sources concordantes, Salif Kossouka Ouédraogo, patron de la holding NESKO, a été entendu hier par la juge d’instruction Rose Ouédraogo, qui a décerné un mandat de dépôt contre lui. Aussitôt, il a été déféré à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).
On imagine que cette arrestation est liée à la présumée tentative d’assassinat sur la personne de Travaly Bandja, le représentant de British American Tobacco (BAT) au Burkina Faso.
On se rappelle, en effet, que la presse avait rapporté que, dans la nuit du 8 au 9 octobre 2008, un vigile de l’agence de gardiennage "Force de sécurité et de protection" aurait été commis pour attenter à la vie de M. Bandja.
Mais, pris de remords, il se serait dégonflé avant d’aller se mettre à table à la gendarmerie. L’enquête a par la suite permis d’expédier 6 personnes à la MACO au nombre desquelles un certain Issouf Ouédraogo, réputé proche de Salif Kossouka Ouédraogo.
Ce dernier étant, aux yeux de certains, le commanditaire de cette présumée affaire, mais aux dernières nouvelles, celui qui l’avait chargé s’était, dit-on, rétracté.
Au moment où l’affaire était l’objet de tous les commentaires et des rumeurs, le jeune homme d’affaires (il a 36 ans) était hors du pays. A son retour au bercail, il est sorti de sa réserve, en accordant une interview à l’Observateur Paalga dans laquelle il disait n’être mêlé ni de près ni de loin à cette histoire. "Tel sera pris qui croyait prendre", avait-il lâché, sibyllin. Une affaire donc à suivre.
L’Observateur Paalga
Selon de sources concordantes, Salif Kossouka Ouédraogo, patron de la holding NESKO, a été entendu hier par la juge d’instruction Rose Ouédraogo, qui a décerné un mandat de dépôt contre lui. Aussitôt, il a été déféré à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).
On imagine que cette arrestation est liée à la présumée tentative d’assassinat sur la personne de Travaly Bandja, le représentant de British American Tobacco (BAT) au Burkina Faso.
On se rappelle, en effet, que la presse avait rapporté que, dans la nuit du 8 au 9 octobre 2008, un vigile de l’agence de gardiennage "Force de sécurité et de protection" aurait été commis pour attenter à la vie de M. Bandja.
Mais, pris de remords, il se serait dégonflé avant d’aller se mettre à table à la gendarmerie. L’enquête a par la suite permis d’expédier 6 personnes à la MACO au nombre desquelles un certain Issouf Ouédraogo, réputé proche de Salif Kossouka Ouédraogo.
Ce dernier étant, aux yeux de certains, le commanditaire de cette présumée affaire, mais aux dernières nouvelles, celui qui l’avait chargé s’était, dit-on, rétracté.
Au moment où l’affaire était l’objet de tous les commentaires et des rumeurs, le jeune homme d’affaires (il a 36 ans) était hors du pays. A son retour au bercail, il est sorti de sa réserve, en accordant une interview à l’Observateur Paalga dans laquelle il disait n’être mêlé ni de près ni de loin à cette histoire. "Tel sera pris qui croyait prendre", avait-il lâché, sibyllin. Une affaire donc à suivre.
L’Observateur Paalga
2009:Le Collège de Tounouma a 50 ans !!
Le Collège de Tounouma a 50 ans !!
Ce samedi 3 janvier 2009 a eu lieu, au Collège de la Salle, une réunion préparatoire des cinquante ans du Collège de Tounouma. « Le Collège de Tounouma : cinquante ans au service de la foi et de la promotion humaine » C’est sous ce thème que le Collège de Tounouma Garçon affectueusement appelé CTG fêtera vivra son année jubilaire qui va de janvier à décembre 2009.
En effet, créé en octobre 1959 par les Frères Lassaliens, il a 50 ans cette année. C’est pour commémorer ce cinquantième anniversaire que l’AMATOU (Amicale des Anciens de Tounouma) a mis sur pieds depuis septembre 2008 un comité d’organisation. Il a déjà entrepris de nombreuses démarches dans le sens de la réussite de ce cinquantenaire. Le Collège de Tounouma a formé plusieurs centaines de personnes. Tous ces énormes efforts consentis dans le domaine de l’éducation font que cet anniversaire mérite d’être fêté à la taille du travail abattu. L’événement est tout d’abord une affaire des anciens. Ceux là même à qui le CTG a beaucoup donné et qui restent attachés à cet établissement par des sentiments indescriptibles. C’est pour avoir leur adhésion que Messieurs Ivo et Bessin ont été mandatés par le Comité d’organisation basé à Bobo, pour rencontrer les membres qui sont dans des villes telles Banfora, Ouagadougou et Orodara.
La cérémonie d’ouverture de l’année jubilaire aura lieu le samedi 31 janvier à Bobo-Dioulasso et la clôture en décembre 2009. Le clou du jubilé est « Les 72 heures du Collège ». Les membres de l’AMATOU, qui n’a pas de caisse, se doivent de faire des sacrifices pour la réussite du jubilé. C’est dans ce sens qu’une cotisation de 5000FCFA a été instaurée pour les travailleurs et 1000 FCFA pour les étudiants. Une souscription libre et volontaire est également attendue.
Pour de plus amples informations, les numéros 70712686 et 76470304 restent à votre disposition.
Comité d’organisation
Président : Issa Diarra
Commission finances : Fulgence Toé
Commission sécurité : Aristide Yaméogo
Commission relations publiques presse et secrétariat : Monsieur Bessin
Commission accueil et hébergement : Noel Sanon
Commission matériels et équipements : Mahamadou Ivo
Commission animation : Sœur Edwige Tiemtoré
Comité relais de Ouagadougou
Madame Bambara/Kankouan Agnès (Centre de Traitement Ambulatoire)
Monsieur Yaméogo (Ministère des Ressources Animales)
Docteur Samba Diallo (Centre Régionale de Transfusion Sanguine Ouagadougou)
Monsieur Abdoul Karim Simporé (Centre National des Œuvres Universitaires) 70205920
Ce samedi 3 janvier 2009 a eu lieu, au Collège de la Salle, une réunion préparatoire des cinquante ans du Collège de Tounouma. « Le Collège de Tounouma : cinquante ans au service de la foi et de la promotion humaine » C’est sous ce thème que le Collège de Tounouma Garçon affectueusement appelé CTG fêtera vivra son année jubilaire qui va de janvier à décembre 2009.
En effet, créé en octobre 1959 par les Frères Lassaliens, il a 50 ans cette année. C’est pour commémorer ce cinquantième anniversaire que l’AMATOU (Amicale des Anciens de Tounouma) a mis sur pieds depuis septembre 2008 un comité d’organisation. Il a déjà entrepris de nombreuses démarches dans le sens de la réussite de ce cinquantenaire. Le Collège de Tounouma a formé plusieurs centaines de personnes. Tous ces énormes efforts consentis dans le domaine de l’éducation font que cet anniversaire mérite d’être fêté à la taille du travail abattu. L’événement est tout d’abord une affaire des anciens. Ceux là même à qui le CTG a beaucoup donné et qui restent attachés à cet établissement par des sentiments indescriptibles. C’est pour avoir leur adhésion que Messieurs Ivo et Bessin ont été mandatés par le Comité d’organisation basé à Bobo, pour rencontrer les membres qui sont dans des villes telles Banfora, Ouagadougou et Orodara.
La cérémonie d’ouverture de l’année jubilaire aura lieu le samedi 31 janvier à Bobo-Dioulasso et la clôture en décembre 2009. Le clou du jubilé est « Les 72 heures du Collège ». Les membres de l’AMATOU, qui n’a pas de caisse, se doivent de faire des sacrifices pour la réussite du jubilé. C’est dans ce sens qu’une cotisation de 5000FCFA a été instaurée pour les travailleurs et 1000 FCFA pour les étudiants. Une souscription libre et volontaire est également attendue.
Pour de plus amples informations, les numéros 70712686 et 76470304 restent à votre disposition.
Comité d’organisation
Président : Issa Diarra
Commission finances : Fulgence Toé
Commission sécurité : Aristide Yaméogo
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Comité relais de Ouagadougou
Madame Bambara/Kankouan Agnès (Centre de Traitement Ambulatoire)
Monsieur Yaméogo (Ministère des Ressources Animales)
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