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lundi 2 mars 2009

Dessin et peinture à l’honneur à Napam Béogo

Le jeudi 26 février 2009 a eu lieu au Centre Culturel Napam Béogo le vernissage d’une exposition de peinture et de dessin. Jusqu’au 12 mars, les amteurs d’art plastique pourront échanger avec Will De Paul et Deris les deux exposant à côté de leurs belles créations.

Nous sommes à 5 minutes de 19 heures et le crépuscule couvre la ville de Ouaga particulièrement chaude ce jeudi. Devant l’espace Culturel Napam Béogo, 4 véhicules et une dizaine de motos. Dès qu’on franchit le seuil, on est accueilli par le portrait du « doyen des ancien » Sembene Ousmane avec son éternelle pipe à la bouche. A droite,le directeur des lieux Lassané Ouédraogo « Lasso », le front en sueur souhaite la bienvenue aux invités avec un large sourire. Au fond de la cour, un buffet. Mais pour l’atteindre, il faut passer dans une allée formée par des portraits de grands noms du cinéma africain. Parmi les 10 portraits à droite, Gaston Kaboré, Ildévert Médah Amadou Bourou et j’en passe accueillent tous les passants avec un sourire apaisant. A gauche sur le mûr de la salle de répétition et de création, Idrissa Ouédraogo et Souleymane Cissé regardent dans la même direction avec un calme olympien. Entre les deux, une toile blanche immaculée.

Un jeune homme avance, se saisi d’un bâton de craie verte et commence à tracer des lignes sur la toile. Des formes apparaissent, un visage se fait sentir. Il arrête, va vers le buffet, prend un verre et discute avec des invités. A côté du buffet, un espace aménagé avec un rétro projecteur et un écran un film sur Wilfried de Paule est projeté. Il parle de son parcours de peintre mais on entend aussi le slameur qu’il est, rependre ses poèmes qui enchantent. Les invités continuent à venir et à 20 heures, Napam Béogo est plein comme un œuf. Le public composé d’européens et d’africains arborant des dreadlocks ou pas scrute avec admiration les œuvres. Deris, le jeune à la craie, puisque c’est de lui il s’agit, revient vers ce qu’il avait commencé. Il prend cette fois ci sa boite de peinture aérosol et le voilà parti pour une réalisation en live.

Très décontracté, il donne, par la magie de son art, un visage à son personnage. Elisabeth Grungger venue de Genève s’avance et lui demande : « C’est Dany Kouyaté que tu dessines là ?» Deris répond oui. Il marque une pause pour expliquer à Elisabeth que depuis le jeudi dernier il n’a fait que travailler sur des portraits d’hommes de cinéma africain. Elle est impressionnée par la justesse de ses portraits avec la technique qu’il utilise. Olivia Chouquet, chargée de communication du centre demande l’attention des invités pour expliquer un peu leur démarche à travers un speech avec « Lasso ». Ils ont voulu faire un lien entre le talent de ces jeunes artistes avec le cinéma, parce que les expressions artistiques sont complémentaires. Pendant que les gens écoutent, Deris continue son travail.

Dans la salle d’exposition et de répétition, sur les quatre mûr, douze tableaux sont accrochés. Ce sont les créations de Will de Paul. Son style est assez particulier. De l’art abstrait mais qui insinue des choses. Des rumeurs de visages vite étouffées par des chiffes et des figures géométriques. Comme dans ses textes de slam Will interroge le monde. Il propose aussi sa vision des choses mais laisse la liberté à tout un chacun de réfléchir et surtout de se prononcer.

Cette belle exposition dure jusqu’au 12 mars avec un espoir de le voir se déplacer sur un des site du Fespaco. Ce clin d’œil de Napam Béogo et ces jeunes artistes à la fête du cinéma Africain mérite qu’on s’y arrête un instant pour apprécier la beauté qu’une expression artistique peut inspirer à un créateur.

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