Par David SANON
La grande innovation de la vingtième édition du FESPACO, c’est sans nul doute l’entrée en compétition des films documentaires dans la section sélection officielle TV et vidéo. Ce n’est pas trop tôt! Serait-on tenté de dire, mais quand on sait que le documentaire, à la différence de la fiction, se focalise sur un aspect de la réalité, on comprend aisément qu’il soit redouté. Thierry Michel, Président du Bureau de Liaison du Cinéma de l’Espace Francophone et par ailleurs réalisateur du célèbre « Mobutu Roi du Zaïre » ne dira pas le contraire. Lui qui, après toute sorte de péripéties, arrestation, interrogatoires, gardes à vue, expulsions et autres intimidations, connaît mieux que quiconque les difficultés liées a la pratique de ce genre cinématographique. Mais toutes ces tentatives tendant à l’ébranler n’ont eu pour effets que le raffermissement de sa détermination pour le combat. Entré à l’Institut des Arts de Diffusion à Bruxelles dès l’âge de 16 ans, il se retrouve à partir de 1976 à la télé belge pour laquelle il réalise de nombreux reportages avant de se lancer dans le cinéma.
La cinquantaine révolue, ce doux monsieur au sourire contagieux cache en lui en redoutable guerrier. Son engagement auprès des peuples en résistance contre les régimes oppressifs est sans limite. En témoigne la composition de sa riche filmographie. Sur 17 films il n’y a que 2 longs métrages de fiction, Vous l’aurez sans doute compris, Son combat, c’est témoigner des réalités que vivent les peuples en quête de liberté et de dignité.
A l’opposé des dictateurs surarmés, il s’engage à partager les images de ces peuples qui souffrent mais qui résistent, car plein d’espoir. C’est ce qui explique son faible pour le Congo Zaïre auquel il consacre pour la quatrième fois un film documentaire intitulé « CONGO RIVER » que nous découvrirons pendant ce vingtième FESPACO. Selon lui : « Avec leur sens de l’humour, de la dérision et de la fête ils transcendent les difficultés de la vie pour vivre positivement »,
Thierry Michel regrette aujourd’hui que le documentaire en Afrique connaisse un grand retard aussi bien dans la qualité que dans la quantité, cette situation est due en partie au manque de culture cinématographique du documentaire ainsi qu’au fait que le financement vienne toujours du Nord . Mais un espoir d’émergence existe avec l’avènement de l’outil numérique. Cependant, les cinéastes qui choisissent ce genre doivent s’armer de courage car comme il le dit si bien « La volonté politique d’étouffer tout cinéma qui ne fait pas dans la complaisance est réelle. Le documentaire est une école de vérité, d’engagement humaniste et politique, »
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lundi 30 mars 2009
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