Nouss Nabil, le retour gagnant
Par David Sanon
Ce samedi 20 décembre, l’artiste musicien Burkinabé Nouss Nabil a donner un concert dédicace de son album « Kalfa ». L’album, le deuxième de sa carrière est disponible sur le marché du disque depuis le dix novembre.
C’est Tim Winsey qui à donner le ton de cette soirée en gratifiant le public de deux de ses titres. Kanzaï le poète lui emboîte le pas, question de monter la température en ce mois de décembre pas très chaleureux.
Quand, à 21h45, Nouss Nabil rejoint ses musiciens sur la scène, le public est tout cuit. Ses habits et ses chaussures abhorrent des cauris. Avec les frères David et Thomas Diarra respectivement à la guitare et à la basse, de Issiaka Sanogo à la Kora, Bassirou Sanou à la flûte traversière, Lékuy Dembélé au djembé et au bendré et Jean Paul Sanou à la calebasse, il diffuse des sonorités inconnues de la scène musicale burkinabé. Le public a eu droit à 9 des 12 titres qui figurent sur l’album. On peut dire sans risquer de se tromper qu'il a aimé. Il a d'ailleurs demandé à l'artiste de reprendre le dernier morceau intitulé "Dunia". Ce qu'il a fait avec le sourir aux lèvresVisiblement content lui aussi de retrouver son public.
Nouss Nabil signe son retour avec une grande innovation. Il introduit cet instrument que les mossis appellent « ruudga » dans la musique moderne. Cette sorte de violon traditionnel aux sonorités lancinantes et mélancoliques, fabriqué avec des poils de la queue du cheval, était réservée aux marginaux, en particulier aux aveugles. Nouss Nabil a eu le flair de le tirer de là, pour le mettre en évidence sur la scène moderne et surtout de l’introduire dans des rythmiques très dansantes.
De « Yé la mè » à « Dunia » en passant par « Gorée », des morceaux tous aussi beaux les uns que les autres, le public n’a pas regretté le déplacement. L’album chanté en mooré, en dioula et en français, est de très belle facture. La sonorité à majorité traditionnelle le fait balancer entre le « Mandé » et le « Yatenga ».
On se rappelle il y a 9 ans, il avait sorti son premier album intitulé « Diana Rose » qui avait connu un succès relatif sur le marché de la musique nationale. Depuis, silence radio ! Nouss s’est enfermé pour travailler sa musique. C’est le résultat de sa recherche qu’il a donné à voir aux mélomanes ce samedi. Le changement est tout de suite perceptible. Cette voix rocailleuse qui rappelle celle du regretté Black So Man, un autre grand nom de la musique burkinabé, est désormais plus stable. Il lui arrive même de passer allègrement des aiguës au graves. Il a vraiment mis son temps de « retraite » à profit pour ses fans.
Nouss Nabil dont le premier disque se basait sur de la musique de programmation est désormais résolument tourné vers la recherche musicale. C’est d’ailleurs ce qui l’a conduit au Jardin de la musique Reemdoogo qui est désormais le temple par excellence du live de la capitale.Il s'inscrit dans le sillage de certains artistes tels Bil Aka Kora,Kanzaï, Tim Winsey etc.
L'album "Kalfa" est le résultat d'un courage exceptionnel. Depuis que Nouss Nabil s'est mis à l'apprentissage depuis 2003 du « ruudga », il n'avait plus de spectacle donc pratiquement plus de revenus.Cette autoproduction lui vient donc des tripes. Son mérite c’est d’avoir osé ce retour aux sources qui se solde par une alchimie musicale très réussie. "Kalfa" est disponible chez les disquaires, le public devra le consommer sans modération aucune.
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lundi 22 décembre 2008
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