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lundi 22 décembre 2008

Angèle Kodro Kouassi, une étoile qui monte

Angèle Kodro Kouassi, une étoile qui monte

« La danse c’est mon médicament, elle me guérit de tout ».
Par David Sanon

Il n’y a pas longtemps encore quand elle portait des dreadlocks, on disait d’elle qu’elle était « droguée ». Aujourd’hui elle s’est coiffée à la garçonne et on la traite de « prostituée ». Cela ne la décourage pas bien au contraire. Son moral d’acier lui permet de résister à toute épreuve. Elle ne va pas céder et c’est en toute sincérité qu’elle déclare : « La danse c’est vraiment mon médicament, elle me guérit de tout ».Née en Côte d’Ivoire, où elle a grandie, Ange la bien nommée, puisque c’est comme ça qu’on la surnomme, vit et travaille aujourd’hui à Bamako au Mali. L’expression « travailler » lui plait bien car c’est au prix d’une rude bataille qu’elle a pu imposer ce qu’elle fait comme un métier. Quand elle arrête ses études, c’est pour devenir coiffeuse avec les bénédictions de sa mère. Au salon de coiffure où elle travaille, Ange voit passer de nombreuses danseuses du Ballet national et de certaines compagnies telle « Kotéba » de Souleymane Kolly. La passion de la danse qui sommeillait en elle depuis sa tendre enfance finit par prendre le dessus. Elle en parle à sa maman qui ne s’en revient pas. Comment sa fille peut-elle abandonner son travail pour aller danser ? Pour l’en dissuader, elle lui impose de choisir entre demeurer coiffeuse et rester chez elle, ou danser et dormir dans la rue. Convaincue de l’appel que lui lance sa passion, elle opte pour la danse même s’il lui est parfois arrivé de rêver porter le treillis de la police. Pour elle, l’époque du vieil adage qui disait « Jamais danseur ne fût bon clerc » est surannée. Durant trois mois elle se résout à dormir chez des amis. Elle dansera avec quelques troupes avant de rejoindre le Kotéba pour ensuite se retrouver à Bamako. Son intégration est relativement facilitée parce qu’en plus du dida (dialecte parlé en Côte d’Ivoire), et du français Ange parle le bambara. En 2006, la chorégraphe suisse Gabi Glinz y anime un atelier de danse. Depuis, les deux danseuses collaborent. C’est ensemble qu’elles ont travaillé sur les deux spectacles (un duo avec Gabi et un solo) qui ont été présentés lors de la 7ème édition de « Dialogues de corps ».
Aujourd’hui les nuages se sont dissipés entre elle et sa famille. Les parents ont compris que le travail qu’elle s’est choisie peut lui permettre de gagner sa vie. Elle se sent réconfortée sur ce plan. Par contre elle déplore la faible participation des africains aux spectacles de danse aujourd’hui.
Son rêve, danser un jour comme Salia ni Seydou et sa compatriote et « grande sœur » Rokia Koné qui selon elle, a su garder les pieds dans la danse traditionnelle africaine. Dans l’expression de son art, elle n’a pas connu que du bonheur. Même si elle tire une grande satisfaction aujourd’hui des tournées qui lui permettent de rencontrer de grands danseurs et chorégraphes. Ce qui la chagrine, ce sont les jugements portés sur sa personne. Elle appelle de tous ses vœux la fin des préjugés pour que les africains aident la danse contemporaine africaine à prendre son envol.

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