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mercredi 24 décembre 2008

Bourse céréalière nationale : Producteurs et acheteurs face à face

mercredi 24 décembre 2008.

Fini les nombreux intermédiaires avec leurs corollaires de marges bénéficiaires qui grèvent le coût d’achat des céréales. Ce lundi 23 décembre 2008, s’est tenue à la Chambre de Commerce de Ouagadougou, l’édition 2008 de la bourse céréalière nationale. Acheteurs, producteurs et structures d’accompagnement à la production et à la commercialisation ont fait entendre la bonne vieille loi de l’offre et de la demande ; principal enseignement, cette loi à toute sa raison d’être.
Ambiance de marché dans la cours de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Artisanat à Ouagadougou. Il est 8h. Des hommes et des femmes de tous âges font leur entrée dans la cours. Toute suite, les voila qui sont dirigés par les organisateurs de la foire, vers la salle de conférence. A l’entrée de la salle des fiches sont à leur disposition ; il faut s’identifier, donner sa région d’origine et préciser son activité. Pas moins de 37 organisations paysannes, 15 structures d’appui et opérateurs privés, commerçants et transporteurs seront inscrits. Ajouter à ceux-là, organisateurs de la bourse et officiels et vous imaginerez bien aisément la salle de conférence pleine à souhait.

Déjà, des fiches circulent dans la salle ; sur ces dernières, il faut s’identifier, préciser si l’on souhaite acheter ou plutôt vendre des céréales, préciser la quantité et le prix de vente proposé ou celui d’achat souhaité. Tout le monde ne remplit pas ces fiches car beaucoup l’avaient déjà fait auparavant. Il s’agit de mettre en balance l’offre et la demande, dans un seul lieu, en supprimant toute intermédiation commerciale, l’espace d’une journée. Dans le cas échéant c’est la demande qui est supérieure à l’offre ; cela tirera sans doute les prix vers le haut, nous explique Amadou Diallo, l’un des organisateurs. Au récapitulatif des différentes offres l’on note un déficit. Un manque d’environ 10.547 sacs de 100 kg en vivres, c’est ce qui ressort de la balance de l’offre et de la demande.

Il a été proposé à la vente lors de cette bourse 16748 sacs de 100 kg de céréales, comprenant principalement le riz, le maïs, le sorgho blanc, le sorgho rouge, le mil et le haricot. En face de cette offre de vente, se trouve l’offre des acheteurs qui est de 27295 sacs de 100 kg. La différence est tout à fait nette. En plus de ces offres qui ont été présentées en plénière, les participants ont également noué des contacts pour des transactions futures. En attendant, acheteurs et producteurs se sont réunis par petits groupes, un peu partout dans la cours, pour conclure les termes des échanges et surtout s’accorder sur un prix. Chaque vente fera l’objet d’un contrat écrit qui sera établit avec l’aide des organisateurs.

“Il ne s’agit pas non plus de vendre toutes les récoltes“, soulignera lors de cette bourse, Philippe Ki, le coordinateur d’Afrique Verte, qui est la structure organisatrice de la bourse. Il expliquera : “Les culbutes vivrières, notamment au Burkina, sont destinées à la consommation familiale. Il est généralement reconnu que seuls 15 à 20 % des récoltes peuvent être écoulés chaque année. De ce fait, nous demandons aux producteurs de prendre garde à ne vendre que le surplus de production, après déduction de leurs propres consommations.

Il s’est agit également lors de cette journée du lundi 23 décembre, de présenter les statistiques prometteurs de la campagne agricole 2008-2009. 36% de croissance de la production agricole par rapport à l’année dernière. Voici la bonne nouvelle apportée par le Bureau de la prévision statistique agricole. La prévision est exactement de 4.212.470 tonnes ; et toutes les spéculations ont connu des rendements décuplés. Par exemple, la production du riz local s’est accrue de 242 %. Les cultures de rente ne sont pas en reste ; le sésame croit de 144% et l’or blanc, comprenez par là le coton, de 67%. Bonne nouvelle donc dans l’ensemble, avec toutefois un bémol. En effet, ne voilà t-il pas que la salle est parcourue par un tollé désapprobateur, quand le présentateur annonce : « les prix des céréales ont commencé à baissé depuis le mois d’octobre… ». Mais face à la désapprobation générale, il est bien obligé de relativiser « …Quand même un peu, si l’on compare à la période de soudure ».

Mais qu’à cela ne tienne, les statistiques sont très satisfaisantes, la pluviométrie a été bonne, en dehors de quelques inondations et les productions ont été excédentaires en dehors également de quelques poches notamment dans le sahel.

L’édition 2008 de la Bourse céréalière a été organisée par APPROSSA Afrique Verte Burkina qui est une structure évoluant dans le domaine de l’intermédiation commerciale, de la transformation des produits locaux et de l’appui à la production. Pour Christine Kaboré, la présidente de la structure, Approssa Afrique Verte est sûre d’atteindre ses objectifs, compte tenu des de la mobilisation des premiers acteurs de la filière. Elle note avec satisfaction, que le temps des relations conflictuelles entre producteurs et acheteurs était révolu. Madame Kaboré terminera par ce slogan : « Pour la promotion des céréales locales, consommons burkinabè ». Elle sera relayée par le Secrétaire exécutif du Comité National de suivi agricole, Monsieur Yaméogo André qui a parrainé cette édition de la Bourse agricole. Pour ce dernier, le secteur agricole de part le nombre de personnes qu’il emploie et son importance capitale pour la sécurité alimentaire est un domaine de priorité dans notre pays. Il souhaitera que la bourse soit le lieu effectif de nouer des partenariats bénéfiques à toutes les parties contractantes.

Hermann Nazé
Lefaso.net

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