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lundi 22 décembre 2008

Quand Gabi Glins et Ange Aoussou s’interrogent

Par David Sanon


Qui suis-je ? C’est le titre du duo de 40 minutes qu’ont présenté la Suisse Gabi Glins et l’Ivoirienne Ange Kodro Aoussou au public du CCF de Ouagadougou ce jeudi 18 décembre 2008. Combien sont-ils à ne s’être jamais posé cette question que se soit dans les moments de solitude ou dans nos relations aux autres ? Comment l’autre nous voit ? Comment nous le voyons ? Comment nous pensons qu’il nous voit ? Questions ?

Deux moustiquaires accrochées à un fil traversent la scène du côté cour vers le côté jardin. A l’arrière comme à l’avant scène des bidons d’eau minérale. Ce duo composé d’une Ivoirienne jeune et noire et d’une Suisse blanche et beaucoup plus âgée, s’exprime sur les dissemblances et es ressemblances que nous confèrent nos origines. Gabi obéit à une voix impersonnelle qui la fait courrir en disant « Harry up ! » et « Slow down !» pour la faire marcher. Ange ne comprend pas ces mouvements mécaniques.

Elles se dévisagent et prennent conscience de leur différence de peaux. Gabi exécute ses pas de danse classique pendant que Ange fait une revue des pas de danses africaines. Ce sont là des points de divergence. Mais ce qu’il y’a de formidable dans cette pièce c’est qu’elle nous dit malgré ces différences nous pouvons partager les mêmes valeurs. Pendant que Gabi explique en français et en allemand combien elle tient à une vertu cardinale comme le respect, Ange dit la même chose en bambara et en dida. L’application dans les mouvements d’ensemble qui sont bien menés témoigne du professionnalisme des danseuses.

L’éternel choc de la rencontre des cultures qui a été un argument destructeur à certaines occasions est autrement vu par Gabi. Quoi de plus normal quand on sait qu’elle a mené des études supérieures en ethnologie parallèlement à sa carrière de danseuse. Et si nos refuges identitaires étaient aussi fragiles que la toile d’une moustiquaire ? La violence est symbolisée par les souffles que les deux danseuses s’envoient de la bouche. Beaucoup de lumières, aussi bien des projecteurs que dans certains bidons d’eau : un appel à plus d’ouverture ? La scène reste baignée dans un bleu apaisant le long de la représentation.

La grande leçon de cette création, c’est que les rencontres des cultures peuvent aussi être paisibles !

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